Chasse au fusil sous-marin de nuit : un pavé dans le lagon

Pratique la chasse sous-marine dans le lagon
Le web s’est enflammé quand, sur son réseau social, jeudi 9 mai, le service des pêches du territoire a posé la question suivante : Faut-il autoriser la chasse sous-marine de nuit ? Une publication qui a alors déchaîné une tempête de réactions sur un sujet ultra-sensible dans le fenua.

Sujet ultra-sensible en effet car la pêche de nuit sous-marine au fusil est interdite depuis 1994 à Wallis et Futuna, c’est en tous cas ce qu’affirme le service des pêches qui ajoute que, notamment, les poissons perroquets sont menacés et que la nuit, les poissons pêchés sont particulièrement vulnérables, que cela entraîne une sur-exploitation du lagon. Enfin, que les magasins de Wallis et Futuna qui vendent des poissons issus de cette pêche sont hors-la-loi et qu’ils  encourent une amende de 5ème catégorie, soit 1500 euros (180 000 cfp).

Sur son réseau social le service des pêches de Wallis et Futuna explique les dangers pour l'écosystème marin de la chasse sous-marine de nuit

Le constat est donc posé par le service des pêches du territoire et les commentaires pleuvent depuis sur le réseau social. Il y a le camp de ceux qui sont pour la pêche sous-marine de nuit et qui expliquent que c’est souvent un moyen de nourrir une famille, que vendre une partie de leur pêche est un revenu indispensable. D’autres pêcheurs expliquent, en substance, que rien ne dit que les poissons mis à la vente ont été pêchés de nuit et que ce sont des accusations sans fondement.

Tableau optimum de pêche des poissons du lagon de Wallis et Futuna

Menace de poursuite en diffamation

Un des deux supermarchés incriminés menace même d’attaquer en diffamation le service des pêches, d’autres personnes expliquent que si tel supermarché ne prend pas les poissons proposés, le concurrent les prendra de toute façon ce qui rend le problème, à ce niveau, insoluble.

Quelques poissons pêchés dans le lagon de Wallis

Le service des pêches voulait lancer ou relancer le débat, c’est fait car en fait, ce débat ne date pas d’hier et il n’est pas du tout tranché.

Le reportage de Lafaela Liaufau et Mélodie Sione

©Wallis