Aymerick et sa petite sœur Reeva se préparent pour l’école. En raison de la crise en Nouvelle-Calédonie, ils ont été envoyés avec leur grand frère qui est au collège de Lano, par leurs parents début juillet pour une question de sécurité et pour poursuivre leur scolarité à Wallis. Des souvenirs de cette crise, ils en ont et ils ne sont pas prêts de les oublier.
"Ici c'est calme, ce n'est pas comme la Nouvelle-Calédonie, il y a des barrages et des maisons brûlées", confie Aymerick.
Leur tante Rita est là pour les accompagner afin de les rassurer. La Calédonie, un sujet à éviter à tout prix. "Les premiers, ils en ont parlé, surtout Aymerick. Après au fur et à mesure, ça s'est estompé, ils vivent une vie normale. Je pense que le fait de discuter et d'échanger avec mes filles, entre enfants, c'est peut être plus facile pour eux que de se confier aux adultes."
C’est l’heure d’aller à l’école. Ils sont tous deux scolarisés à Malaefoou dans le Sud de Wallis. Reeva en CP, Aymerick en CE1. Une nouvelle école, une nouvelle maitresse, de nouveaux camarades de classe, de l’école de Lys d’eau de Bourail à Malaefoou, Reeva et Aymerick se sont vite intégrés.
"C'est un élève avec qui je parle de temps en temps, et le contact n'est pas difficile puisque c'est un enfant qui s'exprime très bien, et qui me partage son avis. Il se sent très bien en classe, et à la maison," nous confie la maitresse de CE1, Sela Leleivai.
La preuve dans la cour de récréation, Aymerick joue au foot avec les élèves de sa classe. Il a déjà trouvé 3 copains, Patita, Manuele et Matthias.
Dans l'école où sont scolarisés maintenant Aymerick et Reeva, on compte 5 nouvelles inscriptions depuis le début des émeutes en Nouvelle Calédonie. Une quinzaine au total à Wallis. Un chiffre en augmentation selon la DEC qui affirme qu’il n’y a aucun souci en termes de capacité d’accueil.
"On ne peut pas refuser des enfants qui viennent ainsi demander à être scolarisés. Pour l'instant, nous avons un chiffre qui est entre 15 et 20, ce n'est pas encore alarmant. Mais il est certain que dans les semaines, les mois qui viennent, s'il s'avère que l'on a un afflux massif venant de Nouvelle-Calédonie, il est certain qu'il faudra réfléchir sur d'autres solutions." affirme Emeni Simete, directeur de la DEC.
Selon la DEC, la situation sera alarmante si les nouvelles inscriptions vont atteindre la centaine, en termes d’enseignants, la DEC sera confrontée au manque d’effectif. Pour Aymerick et Reeva, il leur reste 4 mois d’école à faire avant de rejoindre leurs parents en décembre pour les grandes vacances de fin d’année.
Le reportage de Lotana Moefana et Sofia hoatau.