Le « Fai Laukie », une tradition rare et chère

Les nattes confectionnées avec des feuilles de Laukie (feuille de pandanus) sont rares. Elles servent pour les plus grandes et belles occasions coutumières. Ces Fai Laukie, si vous avez la chance d'en trouver, sont les plus chères. Une natte coûte plus de 70 000 francs (586 euros)
Ces nattes sont rares et chères car les feuilles qui permettent leur fabrication viennent des pandanus appelés « Laukie ». Une variété de pandanus qui se fait rare à Wallis. Il est reconnaissable à ses piquants. Quelques femmes le plantent encore à côté de leur maison pour le préserver. C'est le cas de Sononefa IKAI : " Ici à Wallis, c’est vraiment simple de planter des pieds de pandanus. Ça pousse bien. On en trouve plus car les femmes n’en veulent plus c’est trop de temps et de travail. Elles préfèrent allez acheter le bolduc (tresses en plastique importées) au magasin. C’est tellement plus facile à tresser".


La fabrication du « Fai Laukie » comprend plusieurs étapes. La première, l’arrachage des feuilles. Ensuite, on enlève les piquants avec un petit couteau. Kalala connaît bien son sujet : "Les feuilles sont ensuite enroulées avant leur mise au four traditionnel. La durée de cuisson dépend de la quantité de rouleaux de feuilles ça peut durer de 2 à 3 heures".

L’étape suivante: Le bain de mer.
 
Un travail soigneux car les feuilles ne sont pas disposées n’importe comment. Elles doivent être bien alignées et bloquées avec des gros cailloux pour éviter que les vagues les emportent.
Les feuilles de pandanus restent en mer au moins une semaine pour bien les blanchir.
Une fois sorties de la mer, les feuilles sont trempées dans des grandes bassines d’eau pour enlever l’eau de mer. Ensuite l’étape du séchage puis celle de la coloration. Un moment important , c'est là que ce joue toute la beauté finale de la natte.

Les mains expertent de ses femmes finissent le travail. Tout un art le tressage . Ces nattes que l'on retrouve lors des cérémonies religieuses dans les églises ou lors des cérémonie coutumières. Un savoir faire ancestral qui a du mal à se transmettre aux jeunes générations. Une tâche dure et "piquante" certains jeunes préfèrent éviter de s'y frotter.