Nous descendons un sentier du village de Halalo, dans le Sud. Et Nous suivons les pas de Falaone, père de famille de 43 ans. Falaone vit le jour ou le jour. Tantôt de la terre, tantôt de la mer. Falaone est un fervent défenseur des traditions :
"Il est évident qu’il faut protéger et garder nos terres ! Mais il y a une façon de le faire, je pense ! je prends un exemple. Admettons qu’une société étrangère souhaite s’installer et investir à Wallis. Elle arrive, demande de louer le terrain pour qu’il soit rentable et qu’il serve votre famille et vos enfants.. Je n’y vois aucun inconvénient. Tout ce que je préconise c’est de ne pas vendre les terres à des non-wallisiens ! »
Autre lieu, même village. Nous rencontrons Atelea dans son champ. A 65 ans, il continue de cultiver ses plants. Il a toujours fait ça comme avant lui son père et ses ancêtres.
« Je ne pense que cela soit possible que nous puissions être dépossédés de nos terres car nous sommes encore maîtres de nos terrains à Wallis ! Voilà le fruit de mon travail, mes cultures. C’est ce que vous voyez et pour moi la terre est nourricière. En cela, elle est intimement liée à la coutume. Foncier et coutume sont liés ! »
Quelques villages plus loin, nous allons à la rencontre d’un lieu. Et c’est Soane qui nous sert de guide. Soane fait parti des rares locaux à avoir vendu sa terre. Son terrain accueille aujourd'hui le collège Finemui de Te'esi.
"Si, je le pouvais ! Mais ma famille a débarqué et elle a réclamé sa part du gâteau ! Alors que moi je m’y opposaiS, c’est MON terrain tout seul !!! Mais bon, On sait tous que les non-wallisiens ne font rien sans laisser de trace écrite alors que nous, nos traditions et cultures se transmettent oralement. »
Soane a vendu son terrain pour 26 millions de francs. Soit près de 218 mille euros. Avec ses frères et sœurs, ils ont partagé la somme. Soane dit ne pas regretter la vente de sa terre. Son seul regret nous disait-il est de ne pas avoir placé cet argent.
Le reportage complet de Mirna KILAMA et Laura SCHINTU à revoir ici :