Les recherches de Soraya portent sur "l'expression de la comparaison en langue futunienne".
En amont de ce succès, Soraya s'est préparée durant un mois pour pouvoir synthétiser ses recherches en 3 minutes. Elle explique l'intérêt de son corpus :
Mon travail consiste à trouver les marqueurs les plus utilisés par les futuniens pour exprimer la comparaison. Par exemple si je vous dis en futunien : "e fulumalie ake a Elisa i lona tinana" dans cette phrase nous avons le directionnel « ake » qui signifie « vers le haut » et nous avons également la préposition « i » qui signifie par rapport à, et grâce à ces deux éléments grammaticaux j’obtiens une comparaison de supériorité.Je travaille également sur la langue wallisienne en comparé avec d’autres langues polynésiennes.
Un parcours sans fautes
Passionée de linguistique et de culture,la jeune futunienne souhaite que ses travaux contibuent à la sauvegarde des savoirs de son fenua. Elle se destine elle-même à devenir enseignante chercheur à l’université de Nouvelle Calédonie spécialisée dans les langues océaniennes.
A 23 ans, Soraya Tafili-Iva est déjà multidiplômée. Elle a quitté son île natale pour la Nouvelle-Calédonie après avoir obtenu son brevet. Suite à ce départ, les réussites se sont enchaînées sur le Caillou et en Métropole. Soraya raconte son parcours :
Après mon bac en 2011, je suis partie à l’université de Nouvelle Calédonie pour une licence de langues et cultures océaniennes. J'ai ensuite été en Métropole, à l'INALCO où j’ai été diplômée. J'ai continué mes études à Toulouse où j'ai eu un master en Sciences du Langage en 2017. Je suis revenue cette année en Calédonie dans le but de faire une thèse mais j’ai vu le master études océaniennes du Pacifique qui était pluridisciplinaire et je m’y suis intéressée et voilà comment je me suis formée.
Oeuvrer pour la sauvegarde des cultures futunienne et wallisienne
Soraya devrait valider son deuxième Master 2 à la fin de cette année 2018. Elle n'exclut pas dde s'inscrire en doctorat, cela lui semble même une suite logique à son parcours. Son rêve? Oeuvrer pour son fenua à travers ses recherches. Soraya aimerait apporter sa pierre à l'édifice de l'Académie des langues du Territoire en y intervenant directement et en proposant des outils pédagogiques pour les plus jeunes. Ayant quitté très tôt le berceau familial, elle mesure l'urgence de préserver la transmission des cultures aux jeunes générations. Elle confie :
C'est surtout pour cet héritage qu’est notre culture car pour la véhiculer et la transmettre, nous passons à l’incipit par la langue.