Internet : la concurrence sauvage tombe du ciel avec Starlink

La connexion à internet via satelitte débarque clandestinement à Wallis et Futuna
Le Service des Postes et Télécommunications (SPT) et Orange vont certainement commencer à ses faire des cheveux blancs, alors que le développement de la fibre traîne en longueur, que ceux qui  sont reliés à cette fibre ou au réseau ADSL payent très cher un service assez peu performant, voilà qu’arrive tel un chien dans un jeu de quille Starlink.

Le service par internet par satellite du milliardaire Elon Musk est déjà sur le territoire, même si c’est encore interdit. Le géant américain a fait une demande à l'Etat et au territoire pour être autorisé, mais pour l'heure cette demande reste lettre morte car les enjeux sont colossaux.

De ce fait, petit à petit, des particuliers entrent, clandestinement, sur le territoire avec le matériel nécessaire pour se connecter au réseau Stralink.

D'ailleurs, il aura suffi d’un seul post Facebook pour enflammer la toile sur l'ensemble du fenua, une personne qui a expliqué qu’il a ramené sur le territoire et dans ses bagages une antenne satellite permettant d’accéder au service internet très haut débit Starlink.

Dans ce kit, une antenne satellite donc, un modem, une prise de courant. Vous branchez le tout au secteur et vous allumez le modem, à cet instant la petite antenne parabolique cherche le satellite, le trouve, se connecte et, instantanément vous avez un débit de plus de 200 mégas.

On est alors loin, bien loin des 1, 2 ou 5 mégas proposés par le SPT, que ce soit via un réseau cuivre ADSL datant de plusieurs années ou la fibre qui traîne pour être reliée aux entreprises, administrations et que dire des particuliers qui ne voient absolument pas cette offre arriver jusqu'au seuil de leur maison.

Un modèle économique et stratégique chamboulé

Quant au prix d’abonnement proposé par la firme américaine et au prix d'achat du matériel (environ 500 euros, 60 mille francs cfp), il est largement concurrentiel des tarifs proposés par le SPT puisque pour avoir une connexion maximale d'1 méga il en coûte chaque mois au particulier 117 euros, 14 mille cfp plus l'achat d'un modem, environ 150 euros, 18 mille francs.

Le souci, pour l’heure, c’est que Starlink n’est pas autorisé sur le fenua et actuellement, l’Etat et les élus de l’Assemblée Territoriale réfléchissent à ce dossier, si Starlink est autorisé, cela rebat drastiquement les cartes du monopole d’Orange et du SPT, cela chamboule complètement le modèle économique des nouvelles technologies du territoire basé sur le câble Tui Samoa.

Un câble qui aura coûté des milliards de francs pour être acheminé sur le territoire sans compter les autres très lourds investissements mis en place depuis pour le raccordement. Et que dire du futur projet en cours, faire venir un câble dit "de secours" en coopération avec la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie pour placer Wallis et Futuna comme un nœud de relais entre ces territoires.

De plus, dans la grande région, la Nouvelle-Calédonie, Fidji, les Samoa, la Polynésie française et bien d’autres encore se tournent vers cette solution, mais cette ouverture à la concurrence déstabilise le marché, fait vaciller les certitudes d'il y a à peine 7 ans.

Le reportage de Leone Vaitanoa :

©Wallis

Le dossier de Lafaella Liufau et Sofia Hoatau :

©Wallis