La continuité pédagogique a ses limites. Même si les personnels enseignants du primaire et du secondaire ont mis en place des moyens pour permettre à tous les élèves le strict minimum d’apprentissage à domicile, plus le confinement dure, plus le nombre de jours de classe à rattraper augmente.
Depuis le début du confinement, les personnels enseignants du primaire et du secondaire ont mis en place des moyens pour permettre à tous les élèves le strict minimum d'apprentissage à domicile. Mais plus le confinement dure, plus le nombre de jours de classe à rattraper augmente. La situation est compliquée aussi bien pour les élèves que pour les professeurs et les enseignants.
Maile est en classe de sixième au collège de Te'esi dans le Sud de Wallis. Depuis l'arrêt des cours, elle consacre deux heures dans la matinée et dans l'après-midi à ses devoirs. Mais plus les jours passent, plus elle sent le poids de l'apprentissage seule à domicile.
Je préfère être en cours avec mes camarades et écouter quelqu'un qui parle au lieu de regarder les écrans ou de faire tout seul comme ça, c'est dur pour la concentration en même temps. Et quand je ne comprends pas, soit je demande à maman ou papa ou sinon quand ils ne savent pas répondre, je laisse comme ça.
Les supports sont distribués soit en support papier soit mis en ligne via des plateformes éducatives telles que EDMODO ou PADLET. Une continuité pédagogique qui ne remplace malheureusement pas le présentiel en classe avec les professeurs. Et qui pour le numérique n’est pas à la portée de tous les élèves.
Tous les élèves ont les codes afin d'y accéder. Il; faut un accès internet donc ce n'est pas pour tout le monde malheureusement. En ce moment, je dirai qu'entre 20 et 25% des élèves y sont inscrits avec la moitié qui participe régulièrement aux activités et à des discussions avec moi, avec les autres élèves qui sont inscrits, déclare Andréa YARDLEY, professeure d'anglais.
Tous mes cours pendant la continuité, c'est lié à PADLET mais d'autres qui n'ont pas d'ordinateur ni internet, ils ont des documents plutôt écrits. Donc il est plus facile de voir une vidéo ou une expérience puisque je suis enseignant en sciences physiques que de la lire et la décrire. Les sciences, c'est aussi de l'observation, nous confie Tarek DJELIDI, professeur de SVT
C’est presque tout un trimestre qu’il va falloir rattraper dès la reprise des cours reportée plusieurs fois, pesant ainsi dans le retard pédagogique. Pas simple, surtout pour les classes en examen en fin d’année.
Il faudra qu'on revoie tout ce qu'on leur a donné depuis le début. Donc ça va encore nous faire perdre du temps, il faudra qu'ont revoie tout et qu"on finisse le programme! Nous on a eu des consignes de notre inspecteur d'académie qui se trouve à Nouméa, il nous a dit qu'il fallait q'on couvre tout le programme. Comment couvrir tout le programme alors qu'on a déjà deux mois de cours qui sont perdus, enfin qui sont à revoir, et faire en plus tout ce qui n 'a pas été fait jusqu'à la fin de l'année. Donc sa solution a été de nous propose de voir tout le programme mais en sélectionnant les contenus les plus importants donc en éliminant les parties qui étaient trop pointues ou moins importantes et également donner des traces écrites qui étaient moins longues. Donc se limiter à quatre ou cinq lignes à la fin de chaque chapitre pour être le plus efficace possible, affirme Sylvain SCHMITT, professeur de SVT
Nous attendons une décision concernant le maintien de l'examen national du brevet. Est ce qu'on va s'orienter vers un passage des épreuves écrites avec un oral sachant que nous, on a perdu tout le début de l'année scolaire pratiquement, on a perdu un trimestre. Sachant que l'examen est en décembre, il nous sera difficile de rattraper son retard. On sera en mesure de continuer le travail qui est un travail de long cours qui est celui de la formation des élèves à la pratique de l'écrit, à la pratique de l'oral à la rédaction. Mais par contre tout le programme ne pourra pas être fait ou au mieux, il sera survolé, confie Armelle SOSTHENE, principale du collège Finemui
Reste une autre interrogation, s’il s’avère compliqué de rattraper les cours pour les classes de 3ème en examen DNB en décembre, qu’en sera-t-il pour les terminales avec la nouvelle réforme du baccalauréat ?
Le reportage de Lafaela Liufau et Leone Vaitanoa.