Le logement insalubre à Wallis et Futuna est une problématique à laquelle, conjointement, Etat et Territoire se sont attaqués en 2020 en lançant une première tranche de travaux en collaboration avec les chefs de villages.
Aujourd'hui, la seconde tranche de réhabilitation s'achève, plus de 30 chantiers sont terminés ou sur le point de l'être.
Pour être éligible à ce plan d'aide à la réhabilitation, les familles doivent tout d'abord répondre à des critères de revenus, les mêmes que pour pouvoir bénéficier des minima sociaux, mais il faut aussi que le logement réponde à des critères objectifs d'insalubrité comme le fait de ne pas être relié à l'eau courante, à l'électricité, ne pas avoir de salle de bains ou de toilettes.
Autre critère, quasi central pour des raisons de santé publique et d'environnement, le logement doit avoir une fosse septique aux normes, ce qui à Wallis et Futuna n'est pas toujours le cas car les fosses septiques ont été réalisées, à l'époque, avec les matériaux et connaissances, justement, de l'époque, à savoir il y a plusieurs dizaines d'années.
Enfin, et parce que cela demande d’aide est immense, des critères de grand âge, de handicap, de femme isolée avec enfants ont aussi été ajoutés.
À ce jour, le ministère des Outre-mer a déjà crédité ce plan de réhabilitation de 143 millions de cfp (1,2 million d'euros), en moyenne, matériaux et main-d’œuvre compris, un dossier se voit attribuer au maximum une aide de 6 millions cfp (un peu plus de 50 mille euros).
L'interview du Préfet de Wallis et Futuna Hervé Jonathan par Leone Vaitanoa :
Sur Futuna, l'île sœur, si le logement insalubre demeure aussi un problème, en revanche, certains habitants conservent les habitations traditionnelles, les "fale".
Le pourtour de ces maisons est en troncs de cocotier, la toiture, en pans de pandanus, il n'y a pas ou très peu de matériaux modernes utilisés pour ces habitations qui, la plupart du temps ne sont ni reliées à l'électricité ni à l'eau courante. Cependant, les futuniens restent très attachés à ce mode de logement ancestral que personne ne considère comme insalubre.
Reportage de Malia Fatima Takasi et Tuliano Talomafaia :
Courant 2024, une nouvelle tranche de réhabilitation de logements pourrait être lancée et il en faudra certainement encore d'autres pour assurer la demande des quelque 800 dossiers.