Mikaele Paseka Seo a retrouvé sa femme et sa fille le 01 avril. Testé positif le 24 mars, il a passé plus d’une semaine dans le service réanimation. Il raconte son combat contre le virus.
Très connu sur le fenua pour son talent de coiffeur, Mikaele ou encore Paseka Seo a vaincu le covid-19. Dès l’annonce du résultat de son test le 24 mars, sa vie a basculé.
« J'avais beaucoup de mal à respirer, le médecin du dispensaire de Mata-Utu m'a tout de suite fait monter à l'aide d'un véhicule de l'agence de santé aux Urgences. Là ils m'ont posé une perfusion, fait des prises de sang et posé un masque à oxygène pour réguler ma respiration en attendant que l'on me place dans une salle de réveil. Je me suis retrouvé à côté d’un patient qui était déjà intubé en attente d’être évacué en Nouvelle-Calédonie. Pas loin il y avait une autre personne qui est malheureusement décédée. Je l’ai vu sortir de la chambre dans un cercueil. J'étais allongé dans le couloir de l'entrée de la salle de réveil RÉA COVID. Je voyais les va-et-vient de jour comme de nuit des médecins, des infirmières et la plupart du personnel de l'agence de santé. Je disais à ma famille, je reviens de très très loin. J'étais allongé dans le couloir de la mort.»
Incroyable mais vrai. Dès son arrivée ce père de famille est témoin des formes graves du coronavirus. Des jours sombres qui ne s’effaceront pas de sa mémoire. Certes mais Paseka a choisit de lutter.
« Après une semaine de soins intensifs en RÉA, je suis semble-t-il guéri, et ils m'ont sorti de la Réa pour me placé dans une chambre service chirurgie. Là c'était moins soft par rapport à la salle de réveil. Il y avait moins de surveillance et j'étais un peu plus tranquille à part que j'avais encore mes lunette à oxygène et mes perfusions dans les 2 mains. J'avais moi-même demandé de garder au cas où il y aurait encore des bilans sanguins. La plus grande douleur que j'ai connu en Réa c'est la pose de perfusion Kt A. Le médecin Olivier qui m'avait posé cette perfusion au niveau de l'artère directement me disait en philosophie pendant que je subissais mon calvaire, qu'il y a des douleurs dans la vie que l'on ne devrait jamais rencontrer. C'était un enfer ! Mais bon comme on dit c'est un mal pour un bien. Le père Noël me rendait visite le matin à 8h00 et l’après-midi à 14h00, c’était le kinésithérapeute.»
Par sa force, son courage et sa détermination à vouloir retrouver les siens, Paseka a vaincu la maladie. Le 01 avril, il sort de l’hôpital impatient d’être avec sa femme et sa fille qu’il surnomme sa coiffeuse en herbe.
« Depuis ma sortie, il y a une équipe de soins à domicile qui passe assez régulièrement pour faire un suivi et contrôler ma saturation en oxygène. J'avoue que cela m'a permis de faire le point sur ma vie. Et c'est un enfer que je ne souhaite à personne sur terre de vivre cette horreur. Je dois refaire mon test PCR le 11 avril 2021. Et je dois malheureusement attendre 3 mois pour me faire vacciner. Je pense que la meilleure façon de vaincre la maladie c'est de respecter le confinement et SURTOUT d'accepter les soins dans l'immédiat. Être confiné chez soi, ça va. Mais être hospitalisé, être entouré de tous les appareils médicaux. Ça vous rend fou tout ça ! Ce que je garde comme bon souvenir de mon hospitalisation c'est la gentillesse et le professionnalisme de tout le personnel de la santé de SIA sans oublier les réservistes de France. Je n’oublie pas toutes les personnes qui m’ont soutenu via les réseaux sociaux, surtout ma famille de Métropole, de la Calédonie et d’ici aussi. Cela m'a permis de me battre chaque jour pour éviter d’être évasané ou au pire que je me retrouve dans un cercueil sans au revoir à ma famille. »
Prendre soin de sa famille, et profiter de chaque instant tel est le message de Paseka. Il reprend petit à petit le cours de sa vie. Le côté positif de cette expérience, ce jeune père de forte corpulence a perdu du poids soit 18 kilos en une semaine.