Portrait : enseignantes de mère en fille

Bleuenn et sa mère Sesilia (enseignantes)
L'enseignement est une histoire de famille chez les Liufau! Mère et fille partagent le même métier, et cette année, à leur grande surprise, Bleuenn et sa mère Sesilia se retrouvent dans la même école. Vie quotidienne et professionnelle d'une mère et sa fille dans ce portrait de femmes.

7h, petit-déjeuner chez la famille Liufau! Sesilia, la maman active toute sa petite équipe. La petite particularité de cette petite famille, tout le monde va à l'école. La mère et sa fille aînée sont toutes les deux institutrices dans le même établissement cette année. 

Bleuenn est de retour au domicile familial suite à sa mutation au sein de l'école Sainte Thérèse de Liku, tout près de chez ses parents.

Une cohabitation pas toujours évidente. 

"C'est un peu comme avant" affirme Sesilia la maman. "J'avoue que moi, j'appréhendais beaucoup de revenir habiter avec mes parents, parce que ma maman c'est déjà ma collègue, et en plus si on habite ensemble, les règes dans la maison n'ont pas changé" (rires). Ca roule pour l'instant! Je pensais qu'on allait faire plus la guerre parce que je n'aime pas être en retard, et donc on a trouvé une solution, quand elles ne sont pas prêtes (la maman et les petites sœurs) moi je m'en vais et on se retrouve là-bas, confie Bleuenn.

Un rôle de collègue maman pour Sesilia qui lui vaut de toujours veiller au grain, elle qui est dans l'enseignement depuis plus d'une dizaine d'années maintenant. 

"A la maison, c'est encore moi la maman, donc c'est ma petite, même si je sais qu'elle a fait beaucoup de choses mais elle reste ma petite. Est ce que t'as préparé.., tu as fait quoi, montre moi ce que t'as fait… même si je sais qu'elle est très perfectionniste, mais je veux quand même voir (rire)."

7h45, tout le monde en voiture direction l'école! Une fois la grille de l'établissement franchie, la mère et la fille deviennent collègues. 

"Je suis devenue instit, j'ai passé un concours, encouragée par ma mère bien évidemment, je l'ai eu, je suis partie en formation à Nouméa trois ans, et moi qui étais plutôt septique, j'ai beaucoup aimé ce que j'ai appris en formation, j'ai beaucoup aimé le contact avec les enfants. Je me suis beaucoup rendue compte du travail énorme que c'était d'être instit, et du travail énorme que ma mère faisait tous les jours. Moi qui avais du mal au premier stage, je me suis dit que ma mère fait ça tous les jours, finalement à quel point c'est beau. Ma mère, c'est un super héros, je lui dis à chaque fois, parce que moi par exemple, je ne sais pas si à l'âge qu'elle a, avec des enfants, je pourrais, je serais capable de faire les préparations, les corrections etc., d'être là présent toute la journée avec les enfants, et en plus de m'occuper de ma famille. Je trouve qu'elle gère ça de ouf (sourire) 

Une transmission de savoirs entre l'ancienne et la nouvelle génération qui contribue à nourrir leur complicité du quotidien, mais également apprendre à mieux se connaitre. 

Le reportage de Youssra mahadali et Mélodie Sione. 

©Wallis