Le président du parlement du Vanuatu répond aux inquiétudes des vanuatais vivant à Wallis

Le président du parlement de Vanuatu et sa délégation ont rencontré des ressortissants vanuatais vivant à Wallis. L'occasion d'échanger sur les difficultés vécues par cette minorité. Des propositions ont été faites ce mercredi 20 mars pour faciliter les démarches des vanuatais du fenua.
Esmon Simon et sa délégation du Vanuatu ont pu rencontrer des ressortissants vanuatais vivant à Wallis. Ce mercredi 20 mars au fale de la république, les échanges se sont faits en bichlama et en français. La voix des résidents vanuatais a été portée par Nelson Kasso. Originaire de Tana, il vit à Wallis depuis 6 ans où il a épousé une wallisienne d'origine vanuataise. Il se bat depuis plusieurs années pour obtenir la double-nationalité. A chaque fois, il se heurte a une procédure compliquée et trop lente. C'est sur ce point principalement qu'il s'est adressé au président du parlement vanuatais.

"Se montrer présents"

 La population ni-van vivant à Wallis est difficile à définir. Le nombre de ressortissant ne dépasse pas les 50 individus. Au fale de la République, seules 7 personnes ont participé à la rencontre. Des vanuatais principalement, les walllisiens ayant vécu au Vanuatu n'ont pas assisté aux échanges. Le secrétaire général du parlement, Raymond Manuake a recommandé la création d'une association :

"Certes ils ont vécu ici depuis des années mais au niveau des activités sociales, il faut être présents. A travers les associations, ça va aider l'intégration de la communauté du Vanuatu sur le Territoire."

A ce jour, il n'y a jamais eu d'association locale en faveur des ressortissants vanuatais. Les choses vont changer selon Nelson Kasso. Il est vrai que les vanuatais sont connus pour leur discrétion mais il devient essentiel de faire entendre leur voix afin de mieux défendre leurs droits. Nelson Kasso déclare :

"Nous avons eu ces démarches pour créer une association et nous invitons aussi tous ceux qui ont vécu au Vanuatu. Ca nous a ouvert l'esprit et je suis confiant pour la rencontre que nous avons eu"


Des échanges pleins d'émotion. Esmon Simon a remis une statuette de bois et une enveloppe d'argent pour aider à la création de l'association des vanuatais du fenua.
 

Elargir les compétences diplomatiques


Aux soucis administratifs fréquemment rencontrés à Wallis, la délégation du Vanuatu propose plusieurs options. Pour obtenir des documents, il faut contacter directement le Vanuatu et attendre durant plusieurs mois pour obtenir des réponses. La mission parlementaire envisage d'étendre les compétences de ses missions diplomatiques dans le Pacifique à Wallis et Futuna. A une heure d'avion, à Fidji, le haut commissariat du Vanuatu pourrait délivrer des documents bilingues aux ressortissants de Wallis et Futuna. Une mission que pourrait bientôt remplir le Consulat vanuatais de Nouvelle-Calédonie.
Raymond Manuake propose aussi :

"On peut aussi mettre en place un consul honoraire, donner la compétence à une personne sur place concernant la population du Vanuatu. Il y a la possibilité d'envoyer tous les deux ou trois mois quelqu'un du consul à Nouméa ou directement du Vanuatu pour régler les différents problèmes de documents. C'est un petit budget mais ça peut se faire facilement."

Un soulagement pour les vanuatais de Wallis. Après des années de combat silencieux, ils ont obtenu des réponses concrètes. D'autant qu'avec la création prochaine de leur association, les vanuatais du fenua vont renforcer leurs liens avec leur terre. Nelson Kasso confie :

"Nous avons eu de bonnes réponses, nous avons échangés nos contacts, ça va être un lien direct avec le Vanuatu et donc ça sera plus facile et plus rapide"

"Le Vanuatu ouvre ses portes"

Au delà de la communauté vanuataise résidant à Wallis, les autorités vanuataises ont tenu à rencontrer les wallisiens qui ont vécu au Vanuatu. Après l'indépendance du Vanuatu, de nombreuses familles wallisiennes ont quitté l'archipel. Raymond Manuake veut leur rappeler qu'ils ont toute leur place au Vanuatu :

"Il y a toujours une petite communauté de Wallis et Futuna qui vit au Vanuatu. On espère qu'une fois la coopération faite avec le territoire, les services soient plus simples(...)Je les encourage à revenir au pays et pourquoi pas établir quelque-chose là-bas. Les portes sont ouvertes par rapport aux échanges commerciaux(...) On a une nouvelle politique qui prévoit d'être plus accueillante. On a fait l'effort d'offrir la double nationalité en pensant à ces personnes nées au Vanuatu et qui ont du partir."


Indépendante de la France depuis 1980, la République du Vanuatu a longtemps inspiré l'inquiétude. Aujourd'hui, elle souhaite de plus en plus d'échanges avec le monde, à commencer par la région Pacifique. Pour rappel, une déclaration d'intention de coopération entre le Territoire et Vanuatu devrait être signée vendredi 22 mars 2019, avant le départ d'Esmon Simon et de sa délégation.