Un 37ème cas de dengue à été identifié à Hahake ce 21 janvier 2018. Le virus ne sévit plus seulement dans le sud. Il gagne du terrain. Les autorités du territoire ont déclenché un plan d’urgence : détruire tous les gîtes larvaires.
La situation s’accélère depuis le mois de décembre
Nouveau rebondissement, ce 21 janvier 2018 avec un trente-septième cas de dengue identifié à Hahake. C’est le premier malade infecté en dehors du district de Mu’a. Sur 37 malades, 27 ont été infectés à Wallis, 10 personnes ont été contaminées en Nouvelle-Calédonie ou au Vanuatu.
Depuis ce début du mois de janvier 2018, le nombre de cas de dengue diagnostiqués passe de 2 à 5 personnes par semaine.
L’épidémie de dengue a été déclarée à Wallis ce 27 Novembre 2017 à cause de la hausse de cas autochtones. Jusqu’au mois d’octobre 2017, il s’agissait surtout de cas de dengue importés.
Après chaque diagnostic, les prélèvements sanguins sont analysés à l’Institut Pasteur de Nouméa. Tous les cas de dengue recensés à Wallis sont tous atteint du type 1.
Depuis le début de l’épidémie, la dengue a causé trois hospitalisations.
Un plan d’urgence enclenché à Wallis
Nul n’avait prévu un tel scénario depuis le début de l’épidémie de dengue à Wallis. le directeur de l’Agence de Santé du Territoire, Etienne MOREL assure que le traitement des malades peut être fait sur place. Reste la prolifération des moustiques sur l’île d’Uvea. Suite à l’alerte lancée par l’agence de santé, les autorités de l’état et la chefferie se sont réunies ce Lundi 22 janvier 2018. Le roi Lavelua Takumasiva Aisake et sa chefferie apportent leur soutien au préfet Jean-Francis TREFFEL. La dengue ne passera plus. Tous les services de l’état et du Territoire se mobiliseront sur le terrain pour détruire les gîtes larvaires.
Nettoyage collectif dans le sud de Wallis.
Au lendemain des discussions, le nettoyage a commencé aux abords des routes de Mu’a ce mardi 23 janvier. Les agents des travaux Publics débroussaillent 5 kilomètres de route par jour à raison de deux jours de travail depuis Lavegahau jusqu’à Vaimalau. t Un nettoyage qui laisse apparaître parfois des quantités de canettes et de récipients pouvant abriter des moustiques.
Ce mercredi 24 janvier, les services concernés par la lutte contre la dengue prendront la relève aux côtés des riverains. La cible : les cinq villages les plus exposés à la dengue. Vaimalau, Halalo, Te’esi, Kolopopo et Mala’efo’ou seront passés au crible. Chaque habitant est invité à nettoyer son habitation. Selon le préfet Jean-francis Treffel, des opérations de communication seront également effectuées pour sensibiliser la population. Le nettoyage s’étendra dans tous les villages de Mu’a. En fonction du temps et des besoins, cette opération sera réalisée à Hahake et à Hihifo, selon le Préfet.
Deux moustiques vecteurs de la dengue à Wallis
Le virus de la dengue est transmis par la piqûre d’un moustique infecté de type aedes. Deux moustiques de ce type sévissent à Wallis : l’aedes polynesiansis dans le district de Mu’a et l’aedes aegypti à Hahake et à Hihifo. La présence de ces moustiques a été confirmée par une étude réalisée sur le terrain en décembre 2017.
Par ces prélèvements, Le service territorial de l’environnement et un entomologiste de Nouméa ont confirmé la répartition géographique de la dengue. Le district sud reste la zone la plus exposée au virus avec 36 personnes malades.
La dengue : informations et traitement
Seul moyen d'avoir la dengue : se faire piquer par un moustique infecté par le virus. Il existe 4 type de dengue. Les symptômes ne changent pas mais le type est défini en fonctions des analyses sanguines. Wallis est exposée au risque de virus de type 1.
Une fois que vous avez été piqué par un moustique infecté, il faut entre 2 à 7 jours avant que les premiers symptômes de la dengue n’apparaissent. La fièvre, les courbatures ou les vomissements peuvent s’apparenter aux signes de la grippe. Il est indispensable de consulter immédiatement un médecin pour permettre de diagnostiquer la dengue.
Si le diagnostic est avéré, le patient doit être isolé pendant 5 à 7 jours pour éviter qu’il ne se fasse piquer par d’autres moustiques. Une opération de démoustication est immédiatement enclenchée au domicile du malade. Les agents du service territorial de l’environnement traitent l’habitation et le voisinage sur un rayon de 100 mètres.
Selon le docteur Daniel HOUILLON, le responsable de la prévention à l’hopital de SIA, la dengue ne demande pas de traitement spécifique. Du paracétamol de type doliprane peut être utilisé pour vaincre la fièvre. Il faut absolument éviter d’ingérer de l’aspirine en cas de dengue. Ce médicament est souvent la cause de complications.
Il est impossible d’attraper deux fois le même type de dengue. Si vous avez eu la dengue de type 1, vous en êtes immunisés par la suite. En revanche, restez vigilants, vous n’êtes pas exempts de souffrir des trois autres types de dengue ou d’autres maladies liées aux moustiques comme le zika ou le chikungunya.
Les bons gestes à adopter
Seule solution pour se prémunir de la dengue : ne pas se faire piquer par un moustique infecté. Des répulsifs peuvent s’avérer efficaces mais pour éviter la propagation du virus, l’idéal est de détruire les gîtes larvaires. Les noix de coco vides, les canettes, les puisards, tout ce qui peut contenir de l’eau stagnante doit ainsi être détruit. La végétation abondante, nettoyée. Les autorités sanitaires sont claires : les personnes contaminées par la dengue étaient souvent situées dans des zones infestées de moustiques.
Lors des réunions entre le préfet et la chefferie, les autorités ont souligné l’exemplarité du district de Hihifo. A ce jour, aucun patient du district nord n’a été infecté par la dengue. De bons résultats que Hihifo doit aux nombreuses opérations de nettoyage et de sensibilisation qui s’y déroulent depuis plus d’un an.