Tatouage : "j'ai fait un mixte des cultures...je me sens plus pacifique que wallisien" Makalio Folitu'u, l'art dans la peau

Makalio Folituu en pleine séance de tatouage
Le tatouage est la passion de Makalio Folitu’u, originaire de Wallis et Futuna. Il tient un salon de tatouage en Polynésie. Sa réputation dépasse les frontières de la Polynésie et du Pacifique. Sa spécialité, moderniser les motifs polynésiens présents dans nos cultures depuis les temps anciens, tout en respectant leurs symboliques et significations.

Originaire de Wallis et Futuna, Makalio Folitu'u vit en Polynésie. Il y tient un salon de tatouage. Lors de la rencontre Makalio entame sa énième heure de travail sur un tatouage, celui d’Anita qui est venue spécialement de France pour se faire tatouer l’avant-bras. Un tatouage qu’ils ont choisi ensemble et qui détient une histoire. "Ma cliente fabrique des bijoux, et là je suis en train de faire une composition par rapport à son métier, jouer avec de la finesse. Comme ses bijoux c'est vraiment fin, je m'exprime par rapport à ça, à ce qu'elle fait."

"J'ai déjà mon premier tatouage, et on a des amis qui l'ont fait avec lui. J'adore son art, c'est original" confirme Anita.

La peau, une toile pour s'exprimer

4h de travail d’équipe et de précision pour retranscrire l’histoire d’Anita. À ce moment précis, la peau devient la toile de Makalio pour s’exprimer. Et en fonction de son ressenti, il lui arrive de changer les motifs polynésiens. Le mixte de culture, c’est son style de tatouage, rendant ainsi chaque pièce unique.

J'ajoute un peu ma signature, du coup ce sont les motifs Wallis et Futuna. Comme le motif sur le tatouage, c'est futunien. J'avais demandé à ma grand-mère qu'est ce que ce motif symbolisait. Elle me disait que c'était le squelette (limbe) des feuilles, après je me suis plus rapproché de la natte. Pour moi ça symbolise plus la famille, le foyer.

Le tatouage, c’est ce qui a permis à l'artiste d’origine futunienne d’écrire son histoire, de trouver son identité, sa place en Polynésie, sa terre d’accueil depuis maintenant plus de 30 ans. 

Quand je suis arrivé ici, je ne savais pas étant jeune, mes parents sont de Wallis et Futuna, et puis j'ai grandi avec la culture d'ici à Tahiti, sachant qu'à Tahiti, il y a 5 archipels. J'étais plus proche des marquisiens, c'est ça qui m'a permis de voir vraiment où je peux me situer par rapport à ces cultures. Et du coup j'ai fait alors le mixte des cultures. Là j'ai vraiment ma place. Je me sens plus Pacifique que wallisien.

Sa réputation dépasse la Polynésie, Makalio a fait le tour des grandes conventions de tatouages qui lui ont permis de développer une petite stature internationale.

Le reportage de Lotana Moefana et Mélodie Sione.

©Wallis