Est-ce que l’artisanat local répond aux attentes des touristes ? Une question incontournable à l’heure où l’on cherche à développer le tourisme à Wallis et Futuna. Le prochain bateau touristique est prévu pour Septembre 2018.
•
Difficile d’être artisane à plein temps
A Wallis et Futuna, il est difficile de vivre l’artisanat traditionnel si l’on ne s’y consacre pas entièrement. Le métier d’artisane n’est que l’une des nombreuses casquettes de la mère au foyer. Bien que lucratif, l’artisanat reste une activité informelle sur le Territoire.Pour Malekalita SIONE, il n’est pas facile de concilier l’artisanat et les tâches quotidiennes qui incombent à la plupart des femmes. « Nos journées sont bien chargées, ça commence avec le ménage, le nettoyage des abords de la maison ensuite il faut nourrir les cochons et la liste est longue. Ce n’est qu’après avoir fait tout ça que l’on peut enfin se consacrer à l’artisanat ! Ce n’est pas évident, en fin de journée on a moins d’énergie ! » se confie Malekalita.
Pour plaire aux touristes, il va falloir s’adapter
Les artisanes de Wallis et Futuna réalisent leur meilleur chiffre d’affaires avec la clientèle locale. Le prochain navire touristique arrivera en Septembre à Wallis. Plus d’une centaine de touristes débarqueront pour quelques heures au fenua. Peu habituées à cette affluence, les artisanes de Wallis ne sont pas convaincues qu’il s’agit d’une opportunité à saisir.Cependant, les artisanes savent qu’il faut adapter leurs produits à la demande touristique.
De retour d’un voyage en Polynésie-Française avec des artisanes du fenua, Matilite TALI pense que le changement est inévitable. La présidente de l’Association MAULI LELEI reste lucide sur la question de l’artisanat local. « Pour les touristes qu’on attend par exemple en septembre, ils n’achèteront pas des produits à 5000 francs ! Il leur faut juste des petits souvenirs. Nous avons notre propre clientèle locale et nous avons aussi la communauté qui vient d’ailleurs, il faut s’adapter à toutes les situations » explique t’elle.
L’artisanat traditionnel est un secteur à professionnaliser. Mais le Comité Territorial des Femmes n’en est pas encore là. Dans les projets pour l’instant : des formations pour accompagner les artisanes dans la modernisation de leur production.