Développement économique : les perspectives des patrons

Un plan directeur de développement a été adopté pour les 15 ans à venir. Objectif développer l'économique du territoire. Entre 2004 et 2015, le nombre de société est passé de 414 à 373. Ce plan statégique devrait "rebooster" la situation. Les chefs d'entreprises nous donnent leurs perspectives. 
Sur un territoire où l’économie a du mal à se développer, où l’offre d’emploi se contracte. Pas d’autres choix que de se lancer dans l’aventure.Tuitofa Likafia est mécanicien. Il a ouvert son petit garage en mai 2016. Premier frein pour développer son activité, le manque d’équipement nécessaire sur place. L’arrivée du câble ou encore l’ouverture d’une liaison entre le fenua et Fidji serait une aubaine pour lui:
« C’est une opportunité pour nous les mécaniciens. Fidji c’est juste à côté de chez nous, cela va nous faciliter les déplacements pour le ravitaillement en pièces de voiture et aussi le délai de livraison serait moins long. Concernant la câble, la communication avec les fournisseurs ou encore la recherche des outils ou pièces va être rapide. »

Casser la barrière de l’isolement grâce au désenclavement numérique, un des moteurs pour développer l’économie. Le territoire dispose d’atouts pour inciter d’autres entreprises à s’installer ici, notamment en termes de fiscalité. L’ouverture vers l’extérieure permettrait de créer des coopérations régionales entre secteurs. Xavier Beaumont est le patron d'Orange sur le territoire:
"Actuellement on a vraiment des débits qui sont un peu difficile, on a des communications qui ne sont pas évidentes à cause du satellite, des intempéries, à cause des installations qui sont un peu vétuste. Là on va avoir un réseau totalement nouveau avec fibre optique comparable à ce qu'on peut avoir en Métropole, en Europe ou partout dans le monde. Ca permettra à des jeunes wallisiens et futuniens de développer de nouveaux métiers liés à la fibre.Il y aura du travail pour installer tout ça". 

Pour TAIFISI FOLITUU, gérant de la scierie de Wallis, il y a un manque de moyens techniques pour accompagner les entrepreneurs. L’offre bancaire est restreinte pour le développement des entreprises. Il emploie actuellement une dizaine de salariés et le nombre de commande de bois ou de meuble varie d’un mois à l’autre. Pour lui, la protection de l’emploi local est primordiale:
"je pense qu'il faut déjà qu'on s'organise localement, je parle de protection de l'économie locale, parce qu'on vit beaucoup de l'importation. Donc si au niveau du bois par exemple, les autorités font quelques choses pour limiter les importations ou mettent un quota. Favoriser le développement local en protégeant déjà ce qu'on a. On des meubles et du bois importés alors qu'on peut faire localement".

Le nombre des entreprises ces dernières années n’a cessé de décroître, ce qui entraînent systématiquement une baisse des offres d’emploi. Entre 2004 et 2014, le nombre d’entreprises est passé de 414 à 373. Le secteur le plus touché, le BTP car il dépend en grande partie des commandes publiques. De 2012 à 2016, le nombre de salariés déclaré à la caisse de Protection Sociale de Wallis et Futuna  dans ce secteur a chuté de 103 à 43.

TUIMATAUTU est le Président du patronat:
"Déjà la politique gouvernementale a pas mal fermé les robinets. Donc moi je parle du secteur BTP, actuellement le BTP est complètement en sommeil. Et donc moi je souhaite qu'un jour la nouvelle assemblée fera en sorte de mettre en place, de redémarrer le prêt à l'habitat auprès de l'AFD, auprès de la banque pour réactiver la machine du BTP.
La balance commerciale actuelle du territoire est déficitaire. Wallis & Futuna vivent plus de l’importation. Les containers arrivent pleins et repartent vides. Des containers qui pourraient être remplis avec des produits de notre agriculture ou encore de notre artisanat. Vaste chantier.