Deux semaines après le retour des femmes artisanes de l'association Mauli Lelei de Tahiti où elles ont participé au Grand Marché de Noël qui s'est tenu à Mamao dans la commune de Pirae, l'heure est bilan! Un bilan plus que satisfaisant!
Des feuilles de pandanus séchées, fibre de coco, écorce de bourao, écorce de murier séchée ! C'est l'essentiel des matières premières amené par les artisanes de l’association Ma’uli Lelei. En tête des ventes : L’écorce de bourao et la fibre de coco.
"Nous sommes parties avec des cordelette en fibre de coco… nous avons aussi pris de la matière première, que nous avons tressé sur place, nous nous en sommes servis pour faire des balais avec les tiges des feuilles de cocotier, ça aussi c’est bien parti !
L’autre star de nos ventes, c’était le "fau", l’écorce de bourao séchée ! Je pense que le bourao pousse la bas, c’est peut être qu’ils n’ont en pas assez ou qu’ils n’ont pas la méthode pour travailler l’écorce…Ils utilisent beaucoup le Fau pour réaliser les pagnes des danseurs dans leurs spectacles. D’ailleurs la nous avons une grosse commande à envoyer pour le mois de juillet" déclare Liliosa HALAGAHU
Quant aux grandes nattes prisées à Wallis et Futuna, elles n’ont pas eu de succès.
"Les clients tahitiens nous demandaient des nattes plus petites ! Un format facile à transporter, à emmener partout ! Nous avons donc tressé sur place une dizaine de petites nattes avec Liliosa et Male dont des lagalolua, typique de notre district de Hihifo! C’était facile et rapide à faire" confie Sula FUSIKELE
Validé par les Conseils Economiques sociaux et environnementaux des 3 territoires français d’outremer,
cet échange entre associations et artisans d’art s’inscrit dans une logique de coopération régionale. Un échange de techniques, de savoir faire à adapter au fenua pour développer et moderniser l’artisanat local.
"A Tahiti, elles travaillent plus les coquillages, les graines, les feuilles de pandanus séchées !! Elles ne jettent absolument rien, ce que nous ici nous jetons nous brulons après avoir fini les grandes nattes, elles les ré-utilisent pour en faire des couronnes ect. Rien ne se perd, tout est transformé ! Autre chose que j’ai remarqué, la bas, être artisane, c’est un métier à part entière, elles s’y consacrent entièrement !! Ce n’est pas notre cas ici, chaque jour, nous avons une multitude de choses à faire, entre les tâches de la maison, nourrir les cochons, l’artisanat c’est après tout ça, quand on a finit toutes les autres tâches" affirme Malekalita SIONE
"Notre déplacement c’était dans un premier temps partir à la reconnaissance et détecter ce qu’on pouvait faire dans l’immédiat. L’artisanat local, par rapport à la Polynésie Française, on est un peu en retard, ils ont su innover !! L’avantage c’est que nous avons les mêmes matières premières mêmes si le produit final diffère !! Dans les échanges, il ne fallait pas que ca soit au détriment de l’un ou de l’autre, on garde farouchement les méthodes techniques de nos ancêtres, on s’est limité à ces échanges, mais il ne fallait pas copier ce qu’ils faisaient." déclare Matilite TALI, la présidente de l'association.
Les artisanes de Ma’uli Lelei devraient repartir prochainement. Elles ont été invitées pour les 30 ans du comité des associations artisanales de la Polynésie Française au mois de juillet 2018.