Le 27 octobre 1999 disparaissait Zena M’déré, la partisane inconditionnelle de la rupture de Mayotte avec les Comores et leader des chatouilleuses. Un mouvement qui symbolise la révolte des femmes mahoraises en 1966 lors du transfert de la capitale de Dzaoudzi à Moroni.
Elle devient ainsi l’incarnation du combat Mayotte Française et se bat aux côtés d’autres figures du mouvement à l’instar de Zakia Madi ou encore Zaina Meresse. Elles usent alors de la chatouille comme arme pour faire fuir littéralement, les personnalités comoriennes et protester contre l’intégration de l’île à l’archipel des Comores.
De Zena Mdéré, on se souvient de cette phrase devenue un slogan pour toute une génération, « non, karivendzé », un cri de détermination symbolisant la volonté de se défaire du giron comorien et de rester français.
Un mouvement qui a porté ses fruits
Le combat des Chatouilleuses a abouti en 2011, Mayotte devient département français. 25 ans après son décès, des infrastructures ou des lieux symboliques portent son nom pour rappeler son combat et pour le devoir de mémoire. Sa relève est assurée par des femmes "Sorodats", qui disent s’inscrire dans la continuité de son combat pour le maintien de Mayotte dans la France.
Celle qui a été élevée au grade d’officière de la légion d’honneur en 1997, est l’une des personnalités les plus connues de l’île. Plusieurs hommages lui sont ainsi rendus lors de son anniversaire de décès, avec les prières et les chants du shengué, cette manifestation traditionnelle très appréciée "des sorodats".
En 2001 et en 2019, les présidents français Jacques Chirac et Emmanuel Macron en visite sur le territoire, en ont profité pour honorer celle qui a joué un rôle en faveur du maintien de Mayotte au sein de la république française.