Ce vendredi à Cayenne, Emmanuel Macron a annoncé que pour dissuader l'immigration en Guyane, l'Etat allait réduire à deux mois le versement de l'allocation versée aux demandeurs d'asile et conditionner à 15 ans de résidence sur le territoire l'accès au RSA, qui sera "démonétisé".
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Pour dissuader l'immigration en Guyane, l'Etat va réduire à deux mois le versement de l'allocation versée aux demandeurs d'asile et conditionner à 15 ans de résidence sur le territoire l'accès au RSA, qui sera "démonétisé", a annoncé vendredi Emmanuel Macron à Cayenne
Les Haïtiens
"Les frontières de la Guyane ne sont pas des frontières naturelles, ce sont des axes de communication. La politique migratoire ne peut s'exercer dans les mêmes conditions que pour le reste du territoire national", a déclaré le chef de l'Etat devant la presse.
"La Guyane est aujourd'hui trop attractive pour les demandeurs d'asile qui ne sont pas en besoin manifeste de protection et qui vivent déjà dans des pays où s'appliquent des règles effectives de protection internationale", a-t-il déclaré, évoquant notamment le cas des Haïtiens, dont la demande d'asile a explosé ces derniers mois.
Des procédures accélérées
"Pour préserver et garantir le droit d'asile" en Guyane, il faut mettre en oeuvre des "procédures accélérées pour l'examen de cette demande d'asile injustifiée", a déclaré le chef de l'Etat, qui veut également réduire "à deux mois le versement de l'allocation pour les demandeurs d'asile".
L'Etat reprend la gestion du RSA
"On ne peut pas avoir une situation où on verse pendant 12 mois, 18 parfois 24 mois l'allocation pour demandeurs d'asile qui est supérieure au salaire moyen dans l'ensemble des pays voisins", a déclaré M. Macron. "Pour réduire l'attractivité du territoire, il faut aussi réviser l'accès à certaines prestations sociales", a ajouté le président, qui a annoncé que l'Etat allait reprendre
la gestion du RSA, devenue "une charge pas soutenable", -d'environ 150 millions d'euros en 2016- pour la collectivité territoriale de Guyane.
15 ans sur le territoire
Le RSA sera donc réintégré dans le budget de l'Etat, car "c'est une mission régalienne ici". Et il conditionnera le versement du RSA à l'installation en séjour régulier sur le territoire durant 15 années, et non plus 5 ans, à l'instar du dispositif qui existe déjà à Mayotte.
Enfin, la délivrance du RSA sera "non financière" pour éviter les trafics. "Je ne veux plus voir des situations où les ressortissants des pays voisins se sont fait régulariser, touchent le RSA pour ensuite le dépenser au Surinam, au Brésil ou ailleurs. Ces prestations seront démonétisées", pour être utilisées "sur notre territoire".
En 2015, il y a eu 81.000 passages aux guichets du service des étrangers de la préfecture de Guyane. On estime entre 40 et 50.000 le nombre de personnes en situation irrégulière.