L’élection d’Alfred Marie-Jeanne à l’Assemblée de Martinique sera-t-elle annulée ?

Alfred Marie-Jeanne, 79 ans, entouré de ses nombreux partisans (dimanche soir 13 décembre 2015 au Lamentin)
Le Conseil d’État devra se prononcer prochainement sur les observations transmises par la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques sur une éventuele annulation de l'élection d'Alfred Marie-Jeanne.
Un nouvel épisode dans la lutte sans concession entre les deux grandes familles de notre échiquier politique se profile. Dans sa lettre en date du 30 mai, le président de la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, fait état de nombreuses preuves fournies par un électeur, Yves Cordémy, à l’appui de sa demande d’annulation de l’élection de la tête de liste du Gran sanblé.

Plainte d'un proche du PPM

Un électeur proche du PPM estime que de nombreuses émissions produites par la radio RLDM diffusées durant la campagne d'Alfred Marie-Jeanne n'ont pas été inscrites à son compte de campagne et donc, fournies gratuitement. Ce qui est interdit pour une association ou une entreprise. Si tel est le cas, l’infraction est commise.
 
Le conditionnel est de rigueur car dans un premier temps, Yves Cordémy n'avait fourni aucun élément pour fonder sa requête. La commission a donc statué au bénéfice du doute en faveur d’Alfred Marie-Jeanne. Elle a donc validé son compte de campagne. Celui-ci a expliqué à la commission que les émissions réalisées par RLDM n’étaient pas plus nombreuses durant la campagne que d’habitude. Sa version avait convaincu.

L'électeur mécontent fourni des preuves

La commission dit avoir reçu de nombreux éléments attestant la fourniture gratuite par RLDM d’émissions clés en main plus nombreuses qu’à l’accoutumée pour animer la campagne de la liste "Gran sanblé". Mais elle ne peut plus rien faire. Toutefois, son président indique au Conseil d’État que l’infraction semble constituée. En clair : le risque existe que l’élection de la liste conduite par Alfred Marie-Jeanne soit invalidée pour compte de campagne non sincère.
 
Il reste au Conseil d’État à se saisir du dossier. Les avocats des deux parties se préparent déjà à engager un nouveau bras de fer entre les frères ennemis de la politique martiniquaise.