Face au ralentissement de l’activité et à la crise qui s’installe, l’économie calédonienne a bien résisté. Mais aujourd’hui, ses réserves épuisées, il lui faut d’urgence trouver un nouveau modèle. Ce sont, en substance, les conclusions du dernier rapport du Cerom.
Angélique Souche avec F.T. •
Confiance politique, cours du nickel et investissements extérieurs. Les trois piliers de la croissance faste dans les années 2000 à 2011 se sont retournés. Au point, aujourd’hui, de menacer notre économie insulaire. Une économie qui a résisté jusque-là: ménages et collectivités ont vécu ces quatre dernières années sur leurs réserves. Elles ont emprunté un peu plus, aussi.
Essoufflement
La consommation des particuliers, le crédit et les investissements publics ont joué leur rôle d’amortisseurs de crise. Sauf que depuis le second semestre 2016, ces trois moteurs s’essoufflent. Les collectivités continuent de voir leur recette baisser, à tel point que les analystes du Cerom, les Comptes économiques rapides de l’outre-mer, alertent sur l’inquiétante trajectoire de leur endettement, particulièrement pour la Nouvelle-Calédonie et pour les communes du Grand Nouméa. Un document à retrouver ci-dessous (dans une version provisoire).
Le pouvoir d’achat des ménages, lui, se fragilise de par la dégradation du marché du travail. Avec une destruction nette d’emploi observée fin 2016, pour la première fois depuis plus d’une décennie. Ce tassement se confirme globalement pour le premier trimestre 2017, selon les chiffres publiés hier par l’IDC-NC, l’Institut pour le développement des compétences.
On relève + 5 % de demandeurs d’emploi par rapport au 1er trimestre 2016, en province Sud, même si la tendance est plus favorable dans les autres provinces (-4% dans le Nord et - 13% aux Loyauté). Domaines professionnels particulièrement demandés : le commerce, la vente et la grande distribution (+12%); le transport et la logistique (+8%); l’installation et la maintenance (+16%); l’industrie (+9%).
Dans six secteurs, onze entreprises ont eu recours à des mesures de licenciement économique. C’est cinq fois plus qu’à la même période, en 2016. Les premiers touchés en nombre de salariés sont l’«industrie manufacturière» et les «autres activités de services».
«Il faut voir d'où on part»
Jean-David Naudet, le directeur de l'IEOM, était l'invité de notre matinale radio, ce jeudi. Avec Thierry Belmont, il a évoqué cette analyse macroéconomique du Cerom.
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C'est quoi, le Cerom?
Le projet Cerom est né en 2003 sous l’impulsion de sept institutions : l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l’Agence française de développement (AFD), l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM), l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM), l’Institut de statistique de Polynésie française (ISPF), le service du plan et de la prévision économique de Polynésie française et l’Institut de la statistique et des études économiques de Nouvelle-Calédonie (Isee).
Objectifs : l’élaboration des comptes rapides, la modélisation de l’évolution des économies et la publication d’analyses macro-économiques, ou thématiques, sur les départements et collectivités d’outre-mer.
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