Un gros marché et une lueur d’espoir pour les cours du nickel

Séance de fixation des cours mondiaux du nickel au LME (London Metal Exchange)
La demande de la Chine et les batteries des voitures électriques vont stimuler le marché mondial du nickel annonce le quotidien économique londonien Financial Times (FT). Cela pourrait profiter à Sherritt, Norilsk et Eramet.
Les experts du marché ont souvent averti les investisseurs d'éviter de spéculer sur les matières premières. Cette fois, croit savoir le Financial Time, cela pourrait valoir le risque. Alors que les cours du nickel sont sous la barre des 9 000 dollars, il n’est pas neutre que le grand quotidien de la City prenne ainsi position. En effet, si l’argent avait une odeur, on la sentirait en marchant dans la vaste salle de rédaction du journal londonien. La preuve, il a suffi d’un article à paraitre demain et indiquant une possible embellie du métal pour que le nickel progresse soudain de 1,14 % au LME.

« Spéculer vient du latin Speculare, voir devant, anticiper » rappelle le professeur Philippe Chalmin historien des matières premières.

Tout d’abord, rappelle le Financial Times, « les cours du nickel ont diminué de moitié en prix depuis le sommet de 2014 ». Les points négatifs sont donc bien réels avec une croissance de l’offre et un retour sur le marché de l’Indonésie et des Philippines. Et puis, le nickel se négocie autour de 9.000 dollars la tonne et à ce prix, près de 40 % des producteurs mondiaux perdent de l’argent.

Cependant, la Chine commence à changer ses modes de production, ainsi, elle utilise même du ferronickel grec pour améliorer la qualité de ses aciers et pour réduire la pollution de ses usines. Du nickel grec ? Ce n'est pas si étonnant quand on sait que Pékin soutient l'économie du pays et a repris la gestion du Pirée, principale porte d'entrée de ses produits en Europe. 

« Les fondamentaux du nickel restent bons, mais la conjoncture est compliquée » résume Jean-François Lambert spécialiste londonien du marché des matières premières

Le nickel est un métal d’avenir

La demande de nickel n'est certes pas super forte, mais elle est prometteuse. Tout dépend en réalité des choix de Pékin qui consomme plus de la moitié de la production mondiale de nickel. Or, la demande chinoise devrait augmenter de 6 % par an au cours des deux prochaines années, selon les experts de Goldman Sachs. En outre, la demande de nickel, mais aussi de manganèse et de cobalt par les fabricants de batteries automobiles pourrait grimper si les projections de croissance rapide de la production de voitures électriques se révèlent exactes. « Les investisseurs devraient s'intéresser aux producteurs de nickel qui ont une grande exposition au métal » conclu le quotidien de la finance internationale. Et le Financial Time de citer le producteur canadien Sherritt, le russe Norilsk et le français Eramet.