Après 40 ans aux oubliettes, aujourd'hui, l'île est de nouveau sous les projecteurs grâce au projet d’exploitation minière des phosphates de l'Australien Colin Randall. En visite sur l'île, les membres du gouvernement seraient prêts à soutenir le projet.
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Les 50 années d’exploitation des sols de l'île par la CFPO, la compagnie des phosphates de l’Océanie, ont laissé des marques et des stigmates sur l'île. On retrouve ainsi des kilomètres de chemins de fer, des restes de locomotives, de wagons et des ateliers aux machines les plus à la pointe à cette époque là. Certains silos pouvaient contenir jusqu’à 30,000 tonnes de phosphates. Plus de 11 millions de tonnes de phosphates ont été extraits des entrailles de l’île.
Malgré une végétation qui a repris le dessus, les structures sont encore bien visibles. Mais aussi et surtout, des hectares de trous béants sur des terres rendues presqu’inexploitables. Pour le président Fritch, il est du devoir de la municipalité comme du pays de trouver une solution pour remplir ces puits de calcaire et tenter de réhabiliter ces espaces saccagés.
Le projet de l’Australien vient donc à point. Colin Rendall pourrait bien être une des solutions. Son entreprise Avenir Makatea propose une réhabilitation de 600 hectares soit un tiers environs de l’ancienne surface minière de la CFPO, via l’ouverture d’une nouvelle exploitation du phosphate de Makatea. L’opération se passserait sur deux phases. La première avec 1, 500 milliard d’investissements via des capitaux étrangers, consisterait à nettoyer et dépolluer les sites contenant des traces d’amiantes, afin de procéder à la mise en place de l’exploitation, l’achat des machines et l’installation de câbles et de nacelles aériens pour le transport depuis la carrière jusqu'au quai. L'idée serait d'utiliser les anciens sites de la CFPO, selon Colin Rendall, 40% des sites pourrait être réutilisés.
La seconde phase tournerait autour de l’exploitation du phosphate, qui est de qualité supérieure car il ne contient aucuns métaux lourds, et pourrait ainsi servir après séchage. Suivrait ensuite une phase de destruction et de concassage des puits de roche calcaires qui seraient à terme recouverts d’une couche de terre et reboisée. Là encore un budget de 1,500 milliard de Fcfp sera investi par les actionnaires étrangers. Mais pour l’Australien, il n'est pas question d’aller plus loin dans le projet sans l’accord de la population et plus particulièrement des propriétaires des parcelles concernées par le projet.
Aujourd’hui la population est divisée. D’un côté, il y a ceux qui soutiennent le maire Julien Mai, et qui veulent un emploi stable pour leurs enfants et leurs jeunes. Comme ils ne voient pas de développement de l’agriculture sur une terre remplie de trous, ils souhaitant une réhabilitation des terres. De l’autre il y a ceux qui ont peur de voir leur terre à nouveau saccagée et défigurée et qui, malgré les attaques personnelles du maire de la commune de Rangiroa lors de la réunion publique, vendredi 21 juillet dans la cantine de la petite école du village, ont eu le courage de parler.
Pour eux, il est hors de question qu'une nouvelle exploitation vienne de nouveau dépouiller Makatea de ses roches et de sa terre. Pas question non plus de bousculer une fois encore un équilibre atteint difficilement après 40 ans d’abandon et d’oubli de la part des autorités du Pays. Pas question enfin de vivre dans une carrière avec des nacelles de phosphates qui se balancent au dessus de leur têtes. Tous attendent de vraies garanties quant à l’impact environnemental d’une nouvelle exploitation minière.
Et, la véritable question est bien là : quelles conséquences sur l’environnement, quel impact sur les espèces végétales et animales endémiques ? Trois oiseaux n’existent que sur cette île comme certaines espèces végétales. Un point sur lequel un des agents du ministère de l’environnement a d’ailleurs mis le doigt durant la réunion d’information au gouvernement, en constatant le manque d’études réalisées sur les espèces de la faune et de la flore, leur répartition géographique ou encore leur nombre. Ces analyses permettrait au projet australien de calculer l’impact réel du projet. Selon cet agent, un inventaire exhaustif devra être réalisé avant même la mise en place d’une enquête publique, demandée par le promoteur du projet.
D’autres questions subsistent : quelles conséquences sur la nappe phréatique laissée pour l’instant intacte par la population qui recueille l’eau de pluie via des citernes ? Faute de garanties, les opposants au projet australien aimeraient un développement durable basé sur l’apiculture, la pêche ou encore le tourisme écologique. Car Makatea a des atouts certains : une forêt primaire unique dotée d’une faune et d’une flore endémique, des marae ou encore des grottes et des réseaux de rivière sous-terraine jusqu’ici inexploitée. Et même les vestiges de la CFPO pourraient servir de musée à ciel ouvert.
Ce sont deux visions de la Polynésie française qui s’affrontent aujourd’hui sur ce bout de terre oubliée des gouvernements successifs. Les propriétaires des parcelles concernées doivent encore donner leur avis sur ce projet. Avenir Makatea aurait déjà rencontré une trentaine d’entre eux représentant 302 hectares des 600 visés par le projet.
Un premier montant de loyer a été avancé : 60,000 Fcfp par an et par hectare. Si le projet est soutenu par la mairie et le Pays, une enquête publique pourrait être mise en place d'ici la fin de l’année.
Malgré une végétation qui a repris le dessus, les structures sont encore bien visibles. Mais aussi et surtout, des hectares de trous béants sur des terres rendues presqu’inexploitables. Pour le président Fritch, il est du devoir de la municipalité comme du pays de trouver une solution pour remplir ces puits de calcaire et tenter de réhabiliter ces espaces saccagés.
Un projet en deux phases
Le projet de l’Australien vient donc à point. Colin Rendall pourrait bien être une des solutions. Son entreprise Avenir Makatea propose une réhabilitation de 600 hectares soit un tiers environs de l’ancienne surface minière de la CFPO, via l’ouverture d’une nouvelle exploitation du phosphate de Makatea. L’opération se passserait sur deux phases. La première avec 1, 500 milliard d’investissements via des capitaux étrangers, consisterait à nettoyer et dépolluer les sites contenant des traces d’amiantes, afin de procéder à la mise en place de l’exploitation, l’achat des machines et l’installation de câbles et de nacelles aériens pour le transport depuis la carrière jusqu'au quai. L'idée serait d'utiliser les anciens sites de la CFPO, selon Colin Rendall, 40% des sites pourrait être réutilisés.
La seconde phase tournerait autour de l’exploitation du phosphate, qui est de qualité supérieure car il ne contient aucuns métaux lourds, et pourrait ainsi servir après séchage. Suivrait ensuite une phase de destruction et de concassage des puits de roche calcaires qui seraient à terme recouverts d’une couche de terre et reboisée. Là encore un budget de 1,500 milliard de Fcfp sera investi par les actionnaires étrangers. Mais pour l’Australien, il n'est pas question d’aller plus loin dans le projet sans l’accord de la population et plus particulièrement des propriétaires des parcelles concernées par le projet.
Des garanties attendues
Aujourd’hui la population est divisée. D’un côté, il y a ceux qui soutiennent le maire Julien Mai, et qui veulent un emploi stable pour leurs enfants et leurs jeunes. Comme ils ne voient pas de développement de l’agriculture sur une terre remplie de trous, ils souhaitant une réhabilitation des terres. De l’autre il y a ceux qui ont peur de voir leur terre à nouveau saccagée et défigurée et qui, malgré les attaques personnelles du maire de la commune de Rangiroa lors de la réunion publique, vendredi 21 juillet dans la cantine de la petite école du village, ont eu le courage de parler.
Pour eux, il est hors de question qu'une nouvelle exploitation vienne de nouveau dépouiller Makatea de ses roches et de sa terre. Pas question non plus de bousculer une fois encore un équilibre atteint difficilement après 40 ans d’abandon et d’oubli de la part des autorités du Pays. Pas question enfin de vivre dans une carrière avec des nacelles de phosphates qui se balancent au dessus de leur têtes. Tous attendent de vraies garanties quant à l’impact environnemental d’une nouvelle exploitation minière.
La question de l'environnement
Et, la véritable question est bien là : quelles conséquences sur l’environnement, quel impact sur les espèces végétales et animales endémiques ? Trois oiseaux n’existent que sur cette île comme certaines espèces végétales. Un point sur lequel un des agents du ministère de l’environnement a d’ailleurs mis le doigt durant la réunion d’information au gouvernement, en constatant le manque d’études réalisées sur les espèces de la faune et de la flore, leur répartition géographique ou encore leur nombre. Ces analyses permettrait au projet australien de calculer l’impact réel du projet. Selon cet agent, un inventaire exhaustif devra être réalisé avant même la mise en place d’une enquête publique, demandée par le promoteur du projet.
D’autres questions subsistent : quelles conséquences sur la nappe phréatique laissée pour l’instant intacte par la population qui recueille l’eau de pluie via des citernes ? Faute de garanties, les opposants au projet australien aimeraient un développement durable basé sur l’apiculture, la pêche ou encore le tourisme écologique. Car Makatea a des atouts certains : une forêt primaire unique dotée d’une faune et d’une flore endémique, des marae ou encore des grottes et des réseaux de rivière sous-terraine jusqu’ici inexploitée. Et même les vestiges de la CFPO pourraient servir de musée à ciel ouvert.
Déjà une trentaine de propriétaires rencontrés
Ce sont deux visions de la Polynésie française qui s’affrontent aujourd’hui sur ce bout de terre oubliée des gouvernements successifs. Les propriétaires des parcelles concernées doivent encore donner leur avis sur ce projet. Avenir Makatea aurait déjà rencontré une trentaine d’entre eux représentant 302 hectares des 600 visés par le projet.
Un premier montant de loyer a été avancé : 60,000 Fcfp par an et par hectare. Si le projet est soutenu par la mairie et le Pays, une enquête publique pourrait être mise en place d'ici la fin de l’année.