50 mesures pour la défense de la santé des Mahorais

La crise sanitaire qui dure depuis une année aura au moins le mérite de mettre en évidence les carences en matière de santé. Des décisions fortes et courageuses doivent être prises.

Mayotte doit résolument s’engager dans le développement des filières de santé, ceci « pour éviter de répéter les erreurs commises par les 4 vieux départements d’Outre-mer ». C’est ce qui s’appelle mettre les pieds dans le plat. C’est en substance ce que l’on retient des propositions du Temps d’Agir-LTA, le mouvement politique présidé par Soula Saïd-Souffou. Dans une longue missive, le mouvement politique, nouveau venu dans le paysage politique et incarné par Soula Saïd-Souffou dresse un tableau noir de la santé à Mayotte. Pour lui,

« Mayotte, hier désert médical, est devenue un business médical de premier rang à travers la pérennisation du défilé des personnels de santé et des évacuations sanitaires (EVASAN) ».

LTA-Le Temps d'Agir

 

Pour changer la donne, les élus doivent prendre leurs responsabilités, parce que c’est un dossier qui demande de la « volonté politique ». La plume se fait acerbe et sans ambages. Avec l’arrivée massive de personnes étrangères en situation irrégulière, le CHM est en quelque sorte devenu « l’hôpital de référence d’une grande partie des patients du sud-ouest de l’océan Indien. » Dès lors, il faut un CHU à Mayotte « qui sera nécessairement doté d’un nouvel hôpital, promis par le président de la République », martèle Soula Saïd-Souffou. Un centre hospitalier universitaire qui permettra entre aux choses de

« Former les professionnels de santé locaux et régionaux dans les différentes spécialités qui font défaut sur le territoire et donc de résorber les problèmes de désert médical et d’attractivité de notre île ».

 

Et consécutivement à la création d’un CHU, il faut doter Mayotte d’une université de plein exercice qui proposera une filière d’études de médecine. Pour Soula Saïd-Souffou « Mayotte doit s’organiser, à tous les niveaux, pour assurer la montée en charge de son système de santé, autant en termes de formation des personnels soignants qu’en termes d’infrastructures ».

Le centre de soins et d'accouchement Martial Henry. Sa construction a été financée grâce aux fonds européens.

Sur quatre pages pleines, Le Temps d’Agir souligne l’importance de prendre cette problématique à bras le corps et énumère près de 50 propositions claires liées aux moyens de la santé et de la sécurité sociale, à l’urgence de la formation des futurs personnels médicaux et paramédicaux, à l’accompagnement des patients mahorais en situation d’Evasan, la prévention, la médecine traditionnelle ou encore les mesures liées à l’attractivité.

S’agissant des moyens de la santé et de la sécurité sociale entre propositions, le LTA souhaite une révision de l’ordonnance n° 2004-688 du 12 juillet 2004 relative à l’adaptation du droit de la santé publique et de la sécurité sociale à Mayotte qui prélève

« indûment et de façon dérogatoire le budget des régimes de sécurité sociale de Mayotte pour financer la prise en charge des immigrés en situation irrégulière. Il faut aussi l’instauration de l’Aide médicale d’Etat (AME) et de la CMU-C, couverture maladie universelle complémentaire ».

 

Pour Soula Saïd-Souffou, le temps n’est plus aux paroles, mais à l’action pour une meilleure santé des Mahorais.