Il y a Gropapa, Gromaman, Pacha, Creamy, Kumcat, Zébulon, ou encore Cacahuète et bien d'autres... tous ces "Bernichats" sont à aider, voire à adopter, si le coeur vous en dit. Ces 46 chats font partie de ceux qui ont été sauvés il y a un peu plus d'un an, retrouvés enfermés dans une maison inhabitée du Bernica dans les hauts de Saint-Paul.
En un week-end, grâce à l'association REVEZ (REnyon Viv Ensamb ek Zanimos) qui lutte contre l'errance animale sur le département, ces animaux avaient pu être identifiés et stérilisés rapidement.
Regarder le reportage de Réunion La 1ère :
46 chats à faire adopter
Depuis, 21 félins ont pu être adoptés, mais à l'heure actuelle, 46 restent à la recherche d'une maîtresse ou d'un maître aimant, et d'un environnement agréable où passer leurs jours. Car depuis leur sauvetage, fin août 2023, ceux qui sont désormais surnommés les "Bernichats" sont toujours dans cette même maison de 70m2 qu'ils ont toujours connue.
Leur maison réhabilitée
Certes, leurs conditions de vie se sont grandement améliorées : l'habitation a été réhabilitée par les bénévoles de REVEZ, pour créer une sorte de chatterie où la quarantaine d'animaux cohabite depuis. Aux fenêtres, laissées ouvertes, un fin grillage a été apposé pour permettre l'aération de la case. Des jeux ont été installés, des sortes de perchoirs aménagés en bois de palette, ainsi que de nombreux bacs à litière.
"Ils sont dans une maison qui a été complètement réhabilitée pour convenir à leur vie quotidienne, mais ils ont besoin d'être occupés."
Sandrine Maret, bénévole de l'association REVEZ
Bénévoles recherchés
Une poignée de bénévoles se relaie quotidiennement pour passer à la case du Bernica et s'occuper d'eux. Mais davantage d'aide ne serait pas superflu, au contraire, explique Tiphaine Bourseau, bénévole de l'association.
"Tous les matins, on va à la maison des Bernichats, on s'occupe de nettoyer les litières, les sols, nourrir les chats, changer leur eau, et on a enfin un petit temps de jeu avec eux. On recherche du monde pour venir en matinée, plutôt en semaine", adresse-t-elle à toutes les bonnes volontés.
Minous adultes, mais sociabilisés, cherchent familles
Au fil du temps, ces animaux peu habitués au contact, ont été apprivoisés grâce au passage quotidien de leurs bienfaiteurs. Car le but aussi est de les rendre de plus en plus sociables, explique Sophia, bénévole de REVEZ qui est ce matin-là chargée de prendre soin des "Bernichats".
"Ils ont à peu près entre 2 et 5 ans, tous stérilisés et pucés, sont plus ou moins sociables ou sauvages, mais on tente de faire en sorte qu'ils soient tous adoptables"
Sophia, bénévole de l'association REVEZ
Sophia a constaté bien des progrès en un an : "Au début ils étaient tous perchés en l'air et affolés, maintenant ils ont tendance à se détendre et à s'habituer à notre venue".
Mais les "Bernichats" rêveraient bien d'un peu plus de liberté, notamment au sein d'une famille d'adoptants. "Ils s'entendent plutôt bien et vivent très bien ensemble. Mais pour un chat, d'être enfermé comme ça en permanence, ce n'est pas la plus belle vie", soupire Sophia.
Portes ouvertes tous les mois
C'est pourquoi chaque mois, une journée portes ouvertes de la maison des Bernichats est organisée par REVEZ, dans l'espoir que ces minous fassent la rencontre de leur future maîtresse ou futur maître. La difficulté étant que les familles ont tendance à bouder les chats adultes, leur préférant les chatons. "Pourtant c'est beaucoup mieux pour l'adoptant, parce qu'il est déjà propre", remarque Sandrine Maret, bénévole de l'association.
"Le but c'est de faire adopter tous les chats, explique Nancy Nehme, une autre bénévole. D'où ces journées portes ouvertes pour venir rencontrer les chats et voir si le courant passe". Les dates et horaires sont régulièrement communiqués sur la page Facebook dédiée "Les Bernichats 974".
"80kg de croquettes par mois"
En attendant que les "Bernichats" trouvent un autre cadre de vie, il faut bien les nourrir. Une difficulté supplémentaire pour l'association, quand on sait que la quarantaine de minous nécessite "pas loin de 80kgs de croquettes par mois".
"On a des besoins suite au grand sauvetage il y a un an de ces 66 chats. C'est beaucoup de chats qui nous demandent beaucoup de temps et de moyens"
Sandrine Maret, bénévole de l'association REVEZ
C'est pourquoi REVEZ fait régulièrement appel à la générosité des Réunionnais, avec le concours notamment d'une jardinerie animalerie de Saint-Paul. Celle-ci donne le droit à l'association de venir de temps à autre s'installer pour une collecte de dons, devant le commerce.
"On compte sur la générosité des Réunionnais. Si on n'a pas leur aide, on n'y arrivera pas. Nous avons eu de grosses dépenses dernièrement, et c'est compliqué de maintenir ça dans la durée"
Sandrine Maret, bénévole de l'association REVEZ
Collecte de dons devant une jardinerie
"On est là pour récolter des dons de croquettes essentiellement, mais aussi de bacs de litière et de jouets pour les "Bernichats"", développe Sandrine Maret. Les clients le souhaitant peuvent ainsi acheter des sacs de croquettes ou autres produits dans le magasin, pour les confier aux bénévoles à l'extérieur. Ou ils peuvent très bien apporter leurs dons personnels.
"Nous permettons à l'association de venir devant le magasin une fois par mois pour bénéficier de notre flux de clientèle, et ainsi se faire connaître, obtenir des dons sous forme de croquettes, d'argent, ou d'objets que les gens souhaitent apporter", énonce de son côté Sébastien Denis, responsable du magasin Gamm Vert de Saint-Paul.
Don solidaire et anti-gaspi
L'enseigne n'est pas en reste en ce qui concerne la solidarité. Elle-même offre ses lots de croquettes proches de leur date de péremption, "pour éviter gaspillage et soutenir l'association dans son action au quotidien", achève Sébastien Denis. Chaque mois, il dit ainsi faire don d'une centaine de kilos d'aliments pour chats.
L'importance de la stérilisation
Ce samedi de collecte, les bénévoles de REVEZ n'ont pas manqué non plus de sensibiliser la clientèle sur la nécessité de la stérilisation pour lutter contre l'errance animale.
Car si les trois chats laissés enfermés dans la maison du Bernica en 2017 avaient été stérilisés, les "Bernichats" n'auraient pas été au nombre de 66 six ans plus tard, rendant la situation incontrôlable...