Image rare cet été, un champ couvert de fruits muris à point. De l’ananas prêt à être cueilli. Esau Saliga "ramasse ce qui commence à jaunir". Cette année le pic de récolte s’est étiré dans le temps. A raison de deux ramassages par semaine, la production s’annonce bonne. A Teremba sur cette propriété de 50 ha, 250 000 plants ont été mis en terre. David Moulin s’est lancé dans la culture d’ananas il y a quatre ans seulement. Un pari plutôt réussi sachant que "c’était un vrai challenge à relever pour démarrer et étendre la production d’ananas en Nouvelle-Calédonie, qui était un fruit qui manquait. Il se rappelle des étapes :
Il a fallu démarrer quasiment à zéro, c’est à dire beaucoup de nettoyage de nouvelles parcelles, de l’installation et aujourd’hui, au bout de quatre ans, on commence à voir un peu les fruits de tout ce travail avec plusieurs hectares d’ananas plantés.
David Moulin - exploitant agricole
Dans cette coopérative de Normandie, c’était jour de livraison en provenance d’un des plus gros producteurs du Nord. Conséquence d’une météo désastreuse depuis de long mois, à l’exception des ananas, les récoltes sont maigres, voire "très très maigre" selon sa responsable Morgane Ferrer. Elle estime que la structure "souffre beaucoup de baisse de volume sur toutes nos productions en termes de fruitiers aussi bien qu’en termes de maraîchage ou même sur différentes cultures pérennes". Heureusement confie-t-elle, "c’est l’ananas qui nous permet de donner du travail à nos employés, de pouvoir avoir des produits à livrer aujourd’hui". L’ananas, une filière en plein essor. La production a plus que doublé en cinq ans pour s’établir à plus de 500 tonnes par an. Et si le marché semble porteur, la Queen comme l’Hawaienne ont un bel avenir. Camille Sustini :
Potentiellement, c’est une production qui pourrait évoluer. Ce qui va bloquer ce sont les plans qu’on doit trouver pour pérenniser la production. Il y a encore un manque de plans actuellement même si ça tend à se développer, c’est un des facteurs limitant aujourd’hui pour la production d’ananas.
Camille Sustini - spécialiste Arbofruit
Certaines années le rendement a pu souffrir de la sécheresse. En 2022 les producteurs ont pu se rendre compte que l’ananas n’aimait pas l’eau, comme le montrent ces plants stériles aux feuilles rouges. Mais il y a pire. Quand les champs deviennent inaccessibles déplore David Moulin qui se rappelle avoir été vraiment pénalisé par "une longue période au cours de laquelle on a pas pu planter, c’est à dire quatre mois pendant lesquels on a pas eu de fruits, donc (…) aujourd’hui on va payer les pots cassés de l’année 2022 en espérant pouvoir en 2023 replanter correctement pour avoir une belle production en 2024". Avec un marché loin d’être saturé et la possibilité qu’offre la transformation, les perspectives sont en effet prometteuses pour l’ananas Calédonien.