Il aurait eu 95 ans cette année. 18 ans que l'écrivain André Schwarz-Bart a disparu. Mais son empreinte est toujours présente, tant il a contribué à étoffer la littérature caribéenne.
Pour lui rendre hommage, à l'occasion de l'anniversaire de sa naissance (il est né le 23 mai 1928 à Metz), l’Association "La Souvenance" a organisé une cérémonie, cette semaine, en présence de nombreuses personnalités, venues pour honorer l’œuvre de cette grande figure de la littérature.
André Schwarz-Bart avait une grande capacité de toucher les cœurs et les esprits. Son œuvre suscite, encore de nos jours, une très grande admiration et une ferveur populaire, au sein du monde littéraire, plus singulièrement en Guadeloupe et son environnement caribéen.
Son talent a valu à cet auteur français, d’origine juive polonaise, un prix Goucourt, en 1959, pour "Le Dernier des Justes" (éditions Seuil) ; un livre où il traite de l’histoire et du destin du peuple juif.
Il a réfléchi, dans toutes ses œuvres, sur le devenir du monde, sur la manière d’aménager, entre les Hommes, les individus et les communautés, des rapports qui ne soient pas de violence, de meurtres, de guerre généralisée.
Roger Toumson, auteur, écrivain, professeur
Par la puissance de sa plume, André Schwarz-Bart a su éveiller les consciences. D’où cette reconnaissance plurielle et universelle des populations de sa terre d’adoption, la Guadeloupe, qu’il a fait connaître, notamment via l’ouvrage "La Mulâtresse Solitude".
Il avait compris qu’on ne pouvait plus répartir les gens selon les anciens marqueurs identitaires, mais qu’il fallait désormais fonder les fraternités sur la générosité, sur l’ouverture par rapport aux langues, l’ouverture par rapport aux histoires, l’ouverture par rapport à la différence. Et, lui, de ce point de vue, c’était un extraordinaire philosophe.
Patrick Chamoiseau, auteur, écrivain
C’était un écrivain célèbre, mais d'une grande humilité. André Schwarz-Bart nous invitait à une profonde méditation, sur la mémoire et la souffrance, à travers les âges.
Une fois, je me précipite à Pointe-à-Pitre, avec ma fougue habituelle, pour lui dire que j’ai écrit un poème et que je voudrais qu’il le lise. Il m’a arrêté en me disant : « Mais non, il faut prendre ton temps. Tu as pris ton temps pour l’écrire, il faut prendre le temps pour le lire. On ne lit pas comme ça dans les rues de Pointe-à-Pitre. Il faut prendre le temps de digérer ce poème ». Et ça m’a servi de leçon, pour comprendre que les mots, c’est important.
Ernest Pepin, auteur, écrivain
L’hommage unanimement rendu à "La Souvenance", à l’homme, à l’auteur et écrivain, à l’humaniste, en présence de sa veuve Simone et au rythme d’une musique solennelle Vaudou notamment interprétée par son fils Jaques, se voulait à la hauteur de l’héritage qu’il a laissé, une œuvre indélébile que nous avons le devoir de faire vivre éternellement.
REPORTAGE/
Rédacteur : Paul-Henri Schol
Reporteur d’images : Jean-Marie Mavounzy
Mixeur : Cannelle Aimé