La semaine dernière, des marins-pêcheurs de Schoelcher ont été expulsés de la plage du bourg dans une certaine incompréhension.
Via un courrier, la Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DEAL) les sommait effectivement de déplacer leur bateau sous un délai d'une semaine, après laquelle ils seraient amendés de 100€ par jour de stationnement supplémentaire.
La Préfecture et la mairie de Schoelcher reviennent sur les faits et soulignent l'importance de partager le domaine public maritime.
Une autorisation de principe ?
Dans un communiqué adressé à la presse ce jeudi (13 juillet), la Préfecture rappelle en effet que "L’occupation du domaine public maritime et la réalisation de travaux sans autorisation préalable constituent des infractions (...) pouvant faire l’objet de poursuites."
Le hic pour les marins-pêcheurs : ils ont toujours stationné sur la plage du bourg de Schoelcher. Cette expulsion leur paraît donc un peu brutale, et sa justification tombée du ciel.
"Les pêcheurs bénéficient en quelque sorte d'une autorisation de stationnement par principe en Martinique et il est vrai qu'une telle décision vient bousculer les us et coutumes de l'île", convient Jean-Philippe Dersion.
Mais selon le Directeur de cabinet de la ville de Schoelcher, "la multiplication des usages des littoraux, par différents acteurs qui ne respectent pas ou pas complètement la loi, provoque de plus en plus de conflits, de désordre et de risques de pollution des fonds marins".
D'autres communes et d'autres acteurs concernés
Cette vaste opération de contrôle et de verbalisation ne concerne d'ailleurs pas seulement les marins pêcheurs mais aussi des plaisanciers et des restaurateurs du bourg de Schoelcher, ainsi que d'autres acteurs dans d'autres villes de l'île - Le Vauclin, Sainte-Anne ou encore Les Anses d’Arlet, nous apprend le communiqué de la Préfecture.
En vérité, la mairie de Schoelcher rappelle des restaurateurs à l'ordre depuis plusieurs mois. En effet, certains sont installés sur la plage du bourg sans Autorisation d'occupation temporaire (AOT), quand d'autres outrepassent les limites de la leur.
Verbaliser était en revanche du ressort de l'État, soit de son représentant local : la Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement. "Simplement quand la DEAL est intervenue, elle a contrôlé tous les occupants de la plage, y compris les propriétaires de bateau", clarifie Jean-Philippe Dersion.
D'où la surprise des marins-pêcheurs, auprès de qui la mairie n'avait pas encore entamé de démarche préventive.
Réaffirmer le caractère public du littoral
Après avoir dialogué avec eux lundi, la mairie de Schoelcher s'est engagée à accompagner les pêcheurs dans leur démarche de régularisation et/ou de relocalisation.
Sur ce point, Jean-Philippe Dersion précise que les pêcheurs ont toujours la possibilité de mouiller en mer, tandis qu'un aménagement portuaire d’intérêt territorial devrait bientôt voir le jour à Fond Lahaye et permettre à tous de s'y amarrer.
Dans son communiqué, la Préfecture rappelle son objectif : "que l’ensemble des occupants puissent se conformer au projet de territoire de la commune, dans le respect de leur autorisation existante ou à travers la régularisation de leur situation si besoin."
La ville Schoelcher, elle, souhaite "réaffirmer le caractère public de sa frange maritime". Comprendre : "tout un chacun doit pouvoir jouir de la plage du bourg dans le respect de l’autre".