Australie : il faut 10 milliards de dollars pour sauver la Grande barrière de corail

C'est maintenant ou jamais : le sort de ce joyau australien sera scellé au cours des cinq prochaines années, estiment des chercheurs de l'université James Cook. Ils publient un rapport alarmant en pleine campagne électorale.
10 milliards de dollars : c'est la somme que le futur gouvernement devra débourser ces 10 prochaines années s'il veut sauver le récif, affirment ces scientifiques australiens. Ça peut paraître beaucoup, mais pour le directeur de recherche Jon Brodie, le retour sur investissement est garanti :
 
« Ce n'est pas tant que ça, ça fait un milliard de dollars par an. La Grande barrière rapporte 20 milliards de dollars chaque année. Un milliard, ça les vaut. Ce chiffre correspond à un certain nombre de plans pour améliorer la qualité de l'eau et répondre aux normes requises dans le plan de protection à long terme du site. »
 
Parmi les actions à entreprendre d'urgence, selon Jon Brodie, il y a l'amélioration des pratiques agricoles, de la gestion des bassins versants et la réduction des écoulements de sédiments et d'azote.
 
Le ministère de l'Environnement lui répond qu'il investit déjà « dans des projets pour améliorer la qualité de l'eau à travers le Fonds récif doté de 210 millions de dollars, qui représente une partie des 2 milliards investis dans le projet de protection de la Grande barrière de corail »« Le gouvernement n'en a jamais autant fait pour protéger le récif », affirment les autorités.
 
Mark Butler, responsable des questions environnementales au sein du parti travailliste, estime qu'« on peut faire plus »« Les problèmes de qualité de l'eau font effectivement peser une grande menace sur la santé du récif », affirme-t-il. Mais il refuse de dire si le parti travailliste a l'intention d'investir davantage pour le site s'il est élu en juillet prochain.
 
Le chercheur Jon Brodie mise pourtant sur cette élection et espère pousser les responsables politiques à s'engager à véritablement sauver la Grande barrière de corail :
 
« Si le gouvernement pense vraiment que c'est un investissement trop lourd, eh bien il devrait le dire et abandonner le récif, laisser l'Unesco classer le site sur sa liste du patrimoine en péril, parce que c'est là sa place. On doit dépenser beaucoup d'argent et très rapidement. Sinon, ça revient à abandonner la partie. »
 
La Grande barrière de corail a été placée sous la surveillance de l'Unesco. Un point sur la situation doit être effectué l'an prochain, avant un grand bilan en 2020.