Des arches, des tunnels, des canyons. Un paysage sous marin hors du commun, unique en Nouvelle-Calédonie. Le site de Hiengu, au large de Hienghène, fait figure de véritable paradis pour les plongeurs. Ce jour-là, ils sont six à bord de l'embarcation du club local. Tous ont fait 400 kilomètres depuis Nouméa pour réaliser cette première visite sous-marine dans le Nord.
"N'hésitez pas à vous retourner, à regarder la perspective parce que les murs coralliens montent jusqu'à la surface donc ça fait des ambiances assez sympathiques", leur intime Thierry Baboulène, le moniteur et gérant du club de plongée.
Après 30 minutes de trajet, un briefing technique et une topographie du lieu, vient enfin la mise à l'eau. Au terme d'une heure de plongée, le verdict est sans appel. "C'est un spot incroyable", confie un plongeur. "On avait de belles variétés de coraux et de gorgones", abonde un autre.
Optimisme de rigueur
Prendre son temps et apprécier le spectacle, c'est le credo de Thierry Baboulène. Installé à Hienghène depuis 24 ans, ce passionné est heureux de faire découvrir son terrain de jeu aux visiteurs. Car depuis six mois, son chiffre d'affaire flirte avec le néant.
"Ca fait plaisir de voir que l'activité reprend. On a passé quelques mois au ralenti mais on sent depuis quelques semaines que ça commence à revenir progressivement. Le chiffre d'affaire est en augmentation, on est sur la bonne voie, je suis optimiste", confie-t-il.
Sourire aux lèvres, Thierry se dit confiant pour le tourisme en province Nord avec la plongée comme vecteur de développement. L'espoir est de retour après une période de disette, lors de laquelle les professionnels ont tous -ou presque- douté de leur avenir.
Un redémarrage encore lent
Des mois compliqués, Stéphane Vergne en a connu lui aussi. A 52 ans, cet ancien manager a tout plaqué pour réaliser son rêve. Il a investi les économies d'une vie dans le rachat du club de plongée de Poindimié. Des images plein la tête, il a finalisé son achat au mois de juin dernier malgré la situation insurrectionnelle en Nouvelle-Calédonie.
"Ce n'est pas un projet que j'avais envie de laisser tomber parce que j'avais clairement eu un coup de coeur pour la destination. C'est un patrimoine qu'on peut valoriser", confie le nouveau gérant de l'entreprise. Aujourd'hui sans salaire, il se prépare en attendant des jours meilleurs. "Je profite de la lenteur du redémarrage pour faire tout l'entretien du matériel", explique-t-il.
"J'ai croisé les deux premiers touristes métropolitains à l'hôtel cette semaine", raconte le cinquantenaire. "On ne peut pas se réjouir qu'il n'y en ait que deux mais c'est quand même un signe que des gens pensent à la destination. On commence aussi à voir la clientèle locale qui revient", assure-t-il.
L'objectif est déjà bien établi dans un coin de sa tête : il s'agira de profiter des vacances d'été en approche pour faire revivre le club de plongée. Stéphane veut y croire, comme la plupart de ses confrères calédoniens.