Le parti travailliste a réussi son coup : orienter le débat sur l'assurance-maladie. Il accuse le Premier ministre sortant, Malcolm Turnbull, de vouloir privatiser le secteur. C'est faux, répond le chef de file des libéraux.
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Il reste moins de deux semaines avant les élections générales en Australie. Et les deux grands partis sont toujours au coude-à-coude, selon les sondages : 50-50 selon Newspoll, 51-49 en faveur des travaillistes selon Ipsos, mais 52-48 en faveur des libéraux selon ReachTEL. Ces trois études ont été réalisées la semaine dernière.
Pour faire pencher la balance de son côté, Bill Shorten, le chef de file des travaillistes a choisi un thème porteur : Medicare, l'assurance-maladie australienne :
« Je vais vous donner une raison qui montre que la politique, c'est important : Medicare. »
Les travaillistes accusent leurs rivaux libéraux de vouloir privatiser le secteur. Pour combler le déficit public, le gouvernement de Tony Abbott avait cherché à imposer une franchise médicale, en 2014. L'idée était de demander aux Australiens de payer 7 dollars à chaque visite chez le médecin - une somme non remboursée par l'assurance-maladie. Mais le Premier ministre de l'époque avait dû reculer, la mesure était trop impopulaire.
Son successeur, Malcolm Turnbull, estime que le système peut être amélioré, mais il nie avoir l'intention de vendre Medicare :
« Le parti travailliste mène une campagne extraordinairement malhonnête. Ils appellent des Australiens âgés, le soir, en leur faisant peur, en leur disant que Medicare va être vendu, que Medicare va être privatisé. C'est le plus gros mensonge de la campagne ! Je veux que ce soit bien clair : Medicare ne sera jamais, absolument jamais, privatisé. »
En cette période de campagne électorale, c'est évidemment parole contre parole. Penny Wong, porte-parole du parti travailliste :
« Sur cette question, Malcolm Turnbull est à peu près aussi crédible que Tony Abbott, qui avait dit aux Australiens, avant les dernières élections, qu'il n'y aurait pas de coupes budgétaires dans les secteurs de la santé et de l'éducation. On sait tous ce qui s'est passé ensuite. »