La compagnie aérienne Qantas a révélé mercredi que son PDG démissionnaire avait perçu 21,4 millions de dollars australiens au cours de l'exercice décalé 2022-2023 alors que la réputation du groupe était ternie par des licenciements illégaux et la vente de billets sur des vols déjà annulés.
Un salaire exorbitant
Début septembre, Alan Joyce avait annoncé quitter prématurément la compagnie australienne qu'il dirigeait depuis 15 ans et qui est également accusée de pratiquer des prix élevés pour un service médiocre. Dans son rapport financier publié mercredi, Qantas a reconnu une "grave perte" de la confiance du public.
Malgré ces controverses, Alan Joyce a perçu une rémunération totale de 21,4 millions de dollars australiens (1,5 milliard de francs CFP) au cours de l'exercice clos en juin, a indiqué le groupe dans son rapport. Un bonus de 2,2 millions de dollars (158 millions CFP) australiens a en revanche été gelé.
La compagnie a ajouté qu'une partie de la rémunération de son ancien PDG pourrait faire l'objet de demandes de restitution "si le conseil d'administration l'estimait nécessaire". Selon les médias australiens, près de la moitié de cette somme pour être être réclamée en retour.
Des billets vendus pour des vols déjà annulés ?
Qantas a également reconnu que sa réputation pâtissait de l'enquête lancée le mois dernier par l'autorité de la concurrence australienne qui soupçonne le groupe d'avoir mis en vente 8000 billets d'avion pour des vols qui avaient été déjà annulés.
"Ces allégations sont préoccupantes et ont toute l'attention du conseil d'administration", a déclaré le président du groupe Richard Goyder.
Des licenciements illégaux
Dans un dossier distinct, la Haute Cour d'Australie a jugé la semaine dernière que Qantas avait illégalement licencié 1700 employés parmi son personnel au sol pendant la pandémie de Covid-19, ouvrant la voie à des pénalités et des mesures de réparation.
Le syndicat des travailleurs des transports (TWU), qui avait assigné Qantas en justice pour les licenciements, a salué la décision et appelé au remplacement du conseil d'administration de la compagnie.
Qantas a déclaré "reconnaître et accepter" la décision de la Haute Cour.
"La décision d'externaliser (...) a été prise en août 2020, alors que les frontières étaient fermées, que des confinements étaient en place et qu'il n'existait pas de vaccin contre le Covid", a déclaré la compagnie.
"La probabilité d'une crise de plusieurs années a conduit Qantas à restructurer ses activités afin d'améliorer sa capacité à survivre et à se rétablir", a-t-elle encore déclaré.
Parmi les autres dossiers auxquels est confrontée Qantas, la direction de la compagnie est en outre soupçonnée d'avoir fait pression sur le gouvernement pour empêcher Qatar Airways d'offrir davantage de vols vers l'Australie.