L'Australie et le Timor Leste mettent fin à un traité controversé sur leurs frontières maritimes.

Le Timor Leste et l'Australie vont renégoier leurs frontières maritimes communes. Le gouvernement timorais a annoncé qu'il mettait fin au traité de la mer de Timor. Les gouvernements des deux pays sont tous les deux d'accord pour délimiter de nouvelles frontières maritimes, permanentes cette fois.
La mer du Timor, qui sépare la côte nord australienne du Timor Leste, regorge de gaz et de pétrole - des réserves d'une valeur de 40 milliards de dollars. Jusqu'à présent, le traité octroyait 80% de ces ressources à l'Australie. Mais le Timor Leste, s'appuyant sur l'arbitrage de la Cour de Lahaye, reclame que la frontiere soit delimitee a distance egale des deux pays. Le gisement de gaz et de petrole se retrouverait alors entierement dans ses eaux territoriales .
Cela pourrait changer la face du Timor Leste... où près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. 
 
L'ambassadeur du Timor-Leste en Australie, Abel Guterres rapporte:  « Pour le Timor-Leste, établir sa frontière maritime est très importante pour affirmer sa souveraineté sur ses terres et ses océans. Et numéro deux : Le Timor-Leste doit savoir quelles sont les zones, mer ou terre, qui lui appartiennent et toutes les ressources qui s'y trouvent. »
 
Signé en 2006, le fameux traité était encore valide pour 40 ans. Mais en 2013, suite à des révélations d'un ancien officier de l'ASIS - les services australiens de renseignements extérieurs, le Timor Leste a poursuivi l'Australie devant la CPA, la Cour Permanente d'Arbitrage de La Haye
 
Le gouvernement timorais accusait l'Australie d'avoir placé ses bureaux sur écoute afin d'avoir l'avantage au moment des négociations et estimait donc que le traité était invalide. Le gouvernement du Timor Leste a lutté pendant des années pour faire revenir l'Australie à la table des négociations. 
 
Selon Chris Flynn, expert en droit international et sécurité énergétique, c'est un autre dossier qui oppose cette fois la Chine aux Philippines qui a pesé dans la balance dans le changement soudain de Canberra. "La raison pour laquelle je pense que l'Australie a accepté c'est parce qu'il est très difficile pour Canberra de dire à la Chine qu'elle doit se conformer au droit international dans la mer de Chine méridionale ; alors qu'elle-même n'est pas prête à se plier à ces principes en ce qui concerne le Timor oriental et la mer de Timor," explique-t'il. 
 
Pour Chris Flynn, bien que le Timor soit dans une situation plus confortable pour négocier un partage plus avantageux, il n'a cependant aucune garantie de l'obtenir.