Une dizaine de jours avant le débrayage, le groupe scolaire Renée-Fong, à Dumbéa, a été la proie de violences. Des insultes et des menaces sur un potentiel incendie ont été inscrites dans les salles de cours le week-end des 16 et 17 novembre. L'équipe enseignante a donc décidé de ne pas commencer la classe à 7h45, pour protester contre ces dégradations.
"Moralement, c'est usant"
Vanessa Dumas, directrice de la maternelle, se félicite du soutien des parents d'élèves. "Je suis ravie de voir que l'on a touché tous ces parents qui sont venus nombreux aujourd'hui. Cela fait chaud au cœur." Elle alerte sur l'état de santé psychologique de ses équipes. "Toute l'équipe enseignante est là et motivée. On continue à être au mieux pour les enfants mais psychologiquement et moralement, c'est usant".
Yoann Lecourieux, maire de Dumbéa, était présent ce matin, en soutien de l'action de l'équipe enseignante. "La commune est avec le corps enseignant et le personnel de l'école. Nous sommes en soutien de ce qui est réclamé aujourd'hui, c’est-à-dire un débrayage. Il faut faire comprendre aux parents d'élèves et aux personnes habitant autour de l'école qu'il est indispensable de préserver et de protéger l'école qui est un lieu d'apprentissage pour tous nos enfants."
"Comment on va faire ?"
Même si, aujourd'hui, les insultes inscrites dans les salles de cours et les débris de verre ont disparu, les élèves ne sont pas rassurés. "Je suis un peu triste parce que l'école va fermer ou l'établissement va brûler. On va essayer de défendre notre école", craint un enfant. "Ça m'a fait un peu mal, parce qu'il y avait beaucoup de trucs cassés. Je n'ai pas trop compris parce qu'ils font ça sur les écoles, cela ne sert à rien", se désole Kyngston.
Certains élèves et parents, inquiets, craignent que l'école ferme même si une fermeture de l'établissement n'est pas à l'ordre du jour. "Je suis déçue pour nos enfants, surtout pour ma fille qui aime aller à l'école", déplore un parent d'élève. Marie-Noëlle a peur pour l'avenir de ses filles. "Cela va être un problème pour nous, les enfants, parce qu'après, ils vont aller où si cela se dégrade encore plus. Je m'inquiète beaucoup parce que s'ils ferment comment on va faire", s'interroge-t-elle.
"Un aménagement du territoire" ?
La commune de Dumbéa a été très touchée pendant les émeutes. Yoann Lecourieux envisage un "aménagement du territoire". "Il faudra limiter la concentration d'habitats dits sociaux pour peut-être diversifier et travailler sur cette mixité qui permettra de mieux de préserver les quartiers de Dumbéa-Sur-Mer", poursuit le maire.