L’année 2022 a marqué le 130e anniversaire de l’arrivée des premiers japonais à Thio. L'occasion pour les Archives territoriales d'exposer au public de nombreux documents retraçant la vie de cette communauté il y a près d'un siècle, lors de la Seconde guerre mondiale.
Sur ces documents, on retrouve par exemple le nom de plusieurs dizaines de travailleurs envoyés dans des camps en Australie. Certains étaient célibataires, d'autres ont laissé des enfants derrière eux. "Ma mère était indonésienne et mon père était japonais. Je ne l'ai pas connu car il a été déporté avec la guerre", raconte Suzanne Moenir, présente lors du premier jour de l'exposition.
Une recherche fastidieuse
Sa petite fille Jessica Sarengat s’est également intéressée à cet arrière-grand-père inconnu pour elle. "On l'a finalement retrouvé. Il a été emprisonné et déporté en Australie. Nous sommes venus en famille pour retrouver la date à laquelle il est parti. Nous n'avons malheureusement pas de photo mais nous allons poursuivre nos recherches du côté du consulat australien", explique-t-elle.
De son côté, Corinne Mori est doublement concernée. Elle a des ascendants japonais dans sa famille et dans celle de son mari. Elle est partie à leur recherche au pays du soleil levant. "On a pu aller rencontrer les ascendants et nous avons été très bien reçus comme le veut la tradition japonaise. J'aimerais maintenant y retourner avec mon fils", confie-t-elle.
Des enseignants japonais intéressés
Le 25 janvier 1892, plus de 500 travailleurs japonais débarquent en Nouvelle-Calédonie pour travailler à la SLN. L'exposition des Archives retrace en particulier la vie de trois Japonais qui ont vécu à Thio. Tsuda Mutsimi travaille depuis plusieurs années sur cette histoire. "Je cherche à comprendre ce qui s'est passé en Calédonie. J'ai rencontré beaucoup de descendants et j'ai senti quelque chose de spécial avec eux", explique cette enseignante à l'Université de Kobe.
Cette exposition est donc l’occasion pour certains d’en savoir un peu plus sur leur racine. Mais également aux calédoniens de découvrir cette histoire commune.