Camp de réfugiés au stade : les habitants de Cavani insatisfaits de leur rencontre avec Yaël Braun-Pivet

La présidente de l'Assemblée nationale a rencontré les habitants mobilisés contre le camp de réfugiés au stade de Cavani
La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a rencontré ce vendredi matin les habitants de Cavani qui réclament le démantèlement du camp de réfugiés installé dans l'enceinte du stade. Des échanges qui n'ont pas satisfait les manifestants.

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a modifié le programme de sa visite pour se rendre ce vendredi 12 janvier au stade de Cavani. Elle a rencontré le collectif d'habitants mobilisé depuis lundi pour réclamer le démantèlement du camp de réfugiés. Les manifestants ont répété leurs revendications, indiquées dans un courrier envoyé au préfet et au président du conseil départemental. "On a vu le département, la commune, tout le monde a mené le combat, mais ça n'avance pas assez rapidement", dénonce une habitante. "Nous sommes là aujourd'hui pour demander l'application de la loi en urgence, car on en a marre, on n'arrive pas à circuler, les enfants ne peuvent pas jouer. On aimerait que ce camp disparaisse, c'est indigne." Les manifestants accusent aussi les occupants du camp de provoquer des problèmes d'hygiènes et de sécurité.

"Il y a des procédures qui doivent être respectées"

"J'entends que ça entraîne une vraie gêne et que ça empêche l'accès à un équipement", lui répond Yaël Braun-Pivet. "Mais on est dans un État de droit, il y a des procédures qui doivent être respectées." Ces migrants sont "pour la grande majorité des personnes en situation régulière sur le territoire, soit par un statut de réfugié, soit par une demande d'asile qui est en cours". Selon elle, c'est avant tout à la préfecture de "régler la question du relogement au cas par cas de ces familles."

Une réponse qui a énervé plusieurs habitants. "Je suis déçue de sa réponse, ces gens-là ont le droit de rester en attendant qu'on leur donne des logements alors que la population mahoraise qui demande des logements n'en a pas", dénonce une riveraine. La députée Estelle Youssouffa a également fait savoir son désaccord à Yaël Braun-Pivet. "Ils ne sont pas tous réfugiés, ils n'ont pas d'avenir administratif", réplique l'élue. "On ne peut pas utiliser l'enclavement de Mayotte pour en faire un camp de migrants géant, notre angoisse, c'est ça. On est venu en novembre avec le ministre Vigier, depuis le camp a doublé."

"Elle est dans son rôle"

Pour l'autre député mahorais, Mansour Kamardine, la présidente de l'Assemblée "est dans son rôle." Il ajoute : "elle voit le Premier ministre Attal la semaine prochaine, elle va lui parler de ce qu'elle a vécu à Mayotte." La visite s'est ensuite poursuivie à l'intérieur du camp. "J'étais un activiste des droits de l'homme au Burundi, j'ai été attaqué, torturé", explique un demandeur d'asile à l'occupante du perchoir. "Je suis parti en Tanzanie puis je suis arrivé ici pour chercher la protection.

Le départ du stade de la délégation a été marqué par des tensions et des hués, dirigées vers Yaël Braun-Pivet et Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental. Cette rencontre ne devrait pas marquer la fin de la mobilisation du collectif d'habitants, ce vendredi était la date fixée pour "libérer le stade" avant un durcissement du mouvement. Après avoir bloqué les accès du conseil départemental, les manifestants barrent aussi l'accès à Solidarité Mayotte depuis mercredi soir. Ils accusent l'association d'encourager l'installation de ressortissants africains à Mayotte.

Le siège de l'association Solidarité Mayotte