Captages et bassin pour ne pas manquer d'eau : à Faa'a, ça coule de source

Ne serait-ce qu'avec ce bassin, Faa'a dispose déjà de 48 000 m3 d'eau.
Une atmosphère lourde, une chaleur pesante, des pluies moins régulières et des périodes de sécheresse qui arrivent parfois plus tôt que prévu. Cette réalité n'est pas nouvelle mais elle dure. Alors certaines communes, notamment dans les îles éloignées, souffrent du manque d'eau. A Tahiti, la commune de Faa'a a pris des mesures pour alimenter ses administrés toute l'année..

Des bassins parfaitement remplis. A Faa'a, on ne coupe plus l’eau la nuit durant la saison sèche. La pluviométrie en montagne favorise l’alimentation d'un immense bassin en activité depuis 1983. "On a suffisamment d'eau non seulement dans les forages, mais aussi [parce qu'on] a un bassin de 48 000 m3 qui nous permet de récupérer l'eau des montagnes depuis le mont Marau, et de plusieurs captages que nous avons en montagne", explique Jimmy Panié, directeur de cabinet à la mairie de Faa'a.

Une belle économie pour la municipalité qui espère optimiser ce système, diminuer les coûts de fonctionnement annuels et atteindre l’équilibre imposé par le code général des communes. "Ca nous coûte 280 millions cfp en frais d'électricité pour alimenter tous les bassins. On pompe de l'eau pour redistribuer sur les hauteurs de Puurai", remarque Robert Maker, adjoint au maire de Faa'a.

Le précieux liquide très utile pendant les fortes chaleurs.

Une chance que n’ont pas toutes les communes. Exemple à Rangiroa où l’eau se fait rare, alors que la demande augmente. "Aujourd'hui la commune livre de l'eau et on fait payer la livraison à la population, et en même temps comme je siège à l'APF, on a eu une réunion de travail avec d'autres maires des Tuamotu-Gambier pour demander au Pays et à l'Etat de relancer l'aide pour les citernes d'eau des foyers de l'archipel", souligne Tahuhu Maraeura, maire de Rangiroa.

Rester vigilant

Depuis quelques années, le comportement de la distribution des pluies en Polynésie a changé avec des épisodes moins nombreux mais plus concentrés. En cause peut-être le changement climatique. "Pour l'instant on n'a pas vérifié, on n'a pas eu le temps de confirmer que cette évolution de la distribution des pluies est due au changerment climatique. Ce sont des travaux que l'on va mener dans les mois à venir", précise Victoire Laurent, responsable de la division étude et climatologie à Météo France.

Un phénomène El Nino atypique couplé à une saison sèche à venir. La vigilance en matière de gestion de l’eau est de rigueur sur les 3 prochains mois.