Carburants : des prix bien plus élevés qu’en 2009, provoquent de vives réactions

Pompes à essence en Martinique

Depuis le début de l’année 2021, les habitants de Martinique subissent les augmentations des prix des carburants. Entre le 1er janvier et le 1er avril, le supercarburant sans plomb a augmenté de 18.25% et le gazole de 14.3%. Le coût des carburants avait déclenché la crise sociale de 2009.

Douze ans après la grève générale qui avait paralysé l’île pendant 38 jours, la problématique de la cherté des carburants reste plus que jamais d'actualité. 

Selon le Groupe Révolution socialiste, cette nouvelle augmentation "va plomber davantage encore le pouvoir d’achat de la population en recul ces derniers mois, du fait du cumul de la crise sanitaire et de la crise économique."

 

Des prix qui suscitaient déjà la colère en 2009

 

La comparaison est assez frappante pour être soulignée. 

Le litre de sans plomb coûte aujourd’hui 1.62 euro contre 1.08 euro en avril 2009.

Le prix du litre de gazole est actuellement à 1.36 euro, il s'élevait à 0.84 centimes en 2009.

Quant à la bouteille de gaz, c'est + 7 euros d'augmentation en 1 an sur le prix de la bouteille de 12, 5 kg...

Les prix des carburant étaient donc bien plus élevés qu'il y a 12 ans. Le soulèvement populaire de février 2009 a été motivé par le ras-le-bol face à la persistance de la cherté du coût de la vie, notamment le prix du carburant. 

La loi du marché mondial 

 

Selon la préfecture, ces récentes augmentations s’expliquent par une hausse fulgurante du coût de la matière première et de la parité euro/dollar en baisse de 1,1 %.

Dans un communiqué consacré à cette hausse, la Confédération Générale du Travail de la Martinique (CGTM) condamne "un assourdissant silence du côté de la préfecture (donc de l’État), de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), de la Chambre Syndicale des Gérants de stations-service et surtout des compagnies pétrolières, Total, Rubis et Sol."

Le syndicat dénonce également le mode de fixation des prix, qui selon ses dirigeants sont "administrés."

C’est l’État qui les fixe. Mais s’il parle de l’intérêt général, il ne perd jamais de vue qu’il doit protéger et garantir celui des capitalistes : compagnies pétrolières et gérants des stations-service.

CGTM

 

 

Dans une lettre ouverte, le Comité Citoyen du Sud de la Martinique (CCSM), informe qu'il saisira "les services de l’État (le Préfet) afin qu’ils se penchent sur la cherté de ce produit qui par son coût actuel pèse sur le budget des ménages, en particulier des plus vulnérables."

Le comité fait également savoir qu'il "se donne le droit, à terme, de porter réclamation afin de contester toute décision de l’administration publique, s’il constate que rien n’est fait pour palier à la spirale de hausse qui s’opère depuis un certain temps » et envisage même de mettre en place « des actions de rue."

Ces augmentations successives suscitent de nombreuses réactions d'hostilité, d'étonnement et d'interrogation sur notre page Facebook.