Carrière de Bois Blanc : nouveau retard à prévoir pour la livraison de la NRL

La livraison du chantier de la NRL sera-t-elle respectée ? Le président de Région avait prévu 2022-2023. Mais ce délai est aujourd'hui remis en question, suite à la décision du tribunal administratif de suspendre les arrêtés préfectoraux autorisant l'exploitation de la carrière de Bois Blanc.
L’exploitation de la carrière de Bois Blanc aurait pu débuter en juin prochain mais voilà, le Tribunal administratif a ordonné, ce lundi 29 avril 2019, la suspension des arrêtés préfectoraux autorisant le défrichement du site de la Ravine du Trou pour son exploitation. Et cela, presque dix ans après le bras de fer engagé par la SREPEN (Société réunionnaise pour l’étude et la protection de l’environnement) et la commune de Saint-Leu contre l’Etat et la Région.

Un nouveau coup dur pour la Région, le maître d’œuvre de la Nouvelle route du littoral. Car sans possibilité d’extraire les roches massives de Bois Blanc, un nouveau retard est à prévoir quant à la réalisation des 2,7 kilomètres de digue entre la Grande Chaloupe et la Possession. Ce qui repousse d’autant la livraison de la NRL prévue entre 2022 et 2023 par la Région.

Dans un communiqué, Didier Robert, le président du conseil régional, réagit et précise que la collectivité « s’associera à l’Etat dans l’hypothèse d’un pourvoi en cassation au Conseil d’Etat ».
 

Envisager le tout viaduc ?

La décision rendue, ce lundi, par le Tribunal administratif pose la question d’une alternative à la digue. La Région devra trouver d’autres sources d’approvisionnement pour la digue… A moins d’opter pour le tout viaduc... Une solution extrêmement coûteuse qui alourdirait la facture du chantier de plusieurs millions d’euros.

Pas sûr que cela convienne aussi aux transporteurs qui attendent de pouvoir acheminer  les roches massives depuis les carrières jusqu’au chantier de la NRL. La décision rendue hier a été vécue comme un coup de massue par la profession.

« On est très inquiet parce-que l’ouverture de cette carrière c’est notre seule porte de sortie. Il n’y a que le chantier de la nouvelle route du littoral qui fait travailler les transporteurs aujourd’hui », explique Hubert Poinapin, le président de la SRTT (Syndicat réunionnais des transporteurs et terrassiers).


Les 200 camions qui tournaient encore sur le chantier l’an passé sont, aujourd’hui, pratiquement tous à l’arrêt. Il faut dire que l’activité a fortement chuté depuis la pose de la dernière pile du viaduc et du voussoir côté Saint-Denis.

« On n’a plus de revenus. Beaucoup de transporteurs sont en train de licencier leurs chauffeurs. Ca va faire du chômage en plus », précise Hubert Poinapin.


L'inquiétude est la même chez tous les professionnels du BTP. Voyez le reportage de Thierry Chapuis.
Reportage ©Réunion La 1ère
 

La Région dit "non" à une NRL entièrement en viaduc

Pour l'heure, le chantier se poursuit. La partie viaduc est « loin d'être terminée », explique Dominique Fournel, vice-président de Région en charge des grands travaux et de la NRL. « Pour la partie entre la Grande Chaloupe et la possession, des travaux maritimes doivent avoir lieu, des travaux préparatoires à l'éxécution de la digue et qui vont durer un moment ». Pour le maître d'oeuvre, le tout viaduc n'est clairement pas une option retenue.
 

« Il n'en est pas question pour le moment. Ca n'est absolument pas à l'ordre du jour pour plusieurs raisons. Ca supposerait plus de temps pour la mise en oeuvre, c'est-à-dire pour relancer tout le dossier [...], ça supposerait qu'ont ait réglé les différents problèmes difficiles d'une résiliation éventuelle de marché donc aujourd'hui la solution viaduc, même si elle peut apparaître comme une alternative miracle, n'en est pas une », poursuit, l'élu de la Pyramide inversée.



Reportage Delphine Poudroux et Philippe Hoareau.
Reportage ©Réunion La 1ère