Le gérant de la station-service de Sainte-Marie a mis une heure pour rejoindre ses salariés, mardi matin. Il s’est retrouvé coincé dans des bouchons monstres. En cause : une ruée vers l’essence. “Il y a la queue depuis 6 heures, sachant que les pompes commencent à distribuer à 7 heures”, racontait l’un des pompistes, débordé. Dans la file, certains ont attendu une heure. Pour rien. Car cette station a été réquisitionnée par le haut-commissariat.
Le reportage vidéo de Valentin Deleforterie et Thierry Chapuis :
De quinze à dix-huit stations
Des stations réquistionnées, il y en avait d'abord quinze, jeudi soir. Puis seize samedi avec la station pour bateaux de Port-Moselle. Et désormais, dix-huit sur l’ensemble du territoire, puisque le haussariat a ajouté la Total Riviera de Nouméa et la Mobil de Koutio (liste à retrouver ici). Objectif : assurer la continuité des services publics alors que des opposants au projet de “taxe carburant” filtrent l’accès aux dépôts de Nouméa. Pour s’y ravitailler, il faut montrer patte blanche. Autrement dit, prouver que l’on est sur la liste des professions prioritaires, en ligne sur le site du haut-commissariat. Elle a été largement complétée ce mercredi.
Ravitaillement sur justificatifs
Sapeurs-pompiers, ambulanciers, policiers, gendarmes, douaniers, magistrats, personnel médical, aides à domicile, transports en commun public et privé, etc. Une pièce d’identité et une attestation de profession sont demandées à tous ceux qui se présentent. Certains appellent pour vérifier avant de se déplacer. D'autres tentent leur chance en prenant le volant, quitte à consommer de précieuses gouttes de pétrole.
La plupart des stations du Grand Nouméa sont à sec
Dans la plupart des stations, des employés sont chargés de vérifier les papiers des automobilistes qui font la queue et de diriger ceux qui ne devraient pas y être vers la sortie, histoire d’éviter les embouteillages. Mais des rumeurs, les jauges en baisse et des pénuries dans la plupart des établissements du Grand Nouméa ont commencé à provoquer des rushs.
“Il y a quelques tensions, de l’incompréhension, mais les gens se comportent très bien", tenait cependant à souligner Sandra, responsable d’une station.
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