Conflit en Nouvelle-Calédonie: quelle alternative pour l'économie de Wallis et Futuna?

Le cargo ravitailleur au quai de Mata-Utu
Du secteur de la santé, à l'économie en passant par le social et la banque, Wallis et Futuna dépend de la Nouvelle-Calédonie dans plusieurs domaines. A la suite du conflit qui secoue le pays depuis le 13 mai 2024, le patronat de Wallis et Futuna propose de resserrer les liens avec la Polynésie-Française.

La crise sociale que traverse la Nouvelle-Calédonie depuis le 13 mai 2024 continue d'avoir des répercussions sur Wallis et Futuna.

Des entreprises locales touchées

Après la destruction des locaux de l'un de ses fournisseurs de Nouméa, un concessionnaire de Wallis voit une partie de sa marchandise partir en fumée. Aujourd'hui dans l'incertitude, il a choisi de ne plus prendre de commande de voitures.

Mes fournisseurs Mitsubishi, Nissan, ont cramé, brûlé, donc on ne sait pas quand il vont pouvoir reprendre une activité normale. Pour ma part dans les deux trois mois qui arrivent, c'est l'incertitude la plus totale!

Francis ALARY, concessionnaire

Du côté des biens alimentaires, le principal grossiste de Wallis et Futuna rassure la population sur le fait qu'il n'y aura pas de pénurie. La plupart des marchandises transitant par Fidji, le problème est écarté.

Ce ne sera pas le cas des produits frais habituellement envoyés par avion, ni des produits provenant directement de Nouvelle-Calédonie.

Le reportage sur l'impact du conflit calédonien sur les entreprises de Wallis et Futuna avec Lotana Moefana et Patita Savea:

©Wallis

Comment faire sans la Nouvelle-Calédonie?

L'objectif aujourd'hui est de désenclaver Wallis et Futuna, à l'heure où le territoire est encore tributaire de la Nouvelle-Calédonie dans de nombreux domaines.

Totalement dépendante de la compagnie calédonienne Aircalin pour la desserte aérienne internationale, Wallis et Futuna se retrouve coupé du monde depuis l'arrêt des vols commerciaux Aircalin.

Dans ce climat incertain, le patronat de Wallis et Futuna s'interroge sur la suite de leurs activités.

Mardi 21 mai, une petite délégation a rencontré le préfet du territoire pour exposer ces problématiques.

Parmi les solutions d'urgence, il a été évoqué la réactivation de la ligne aérienne directe en Wallis et la Polynésie-Française. Une ligne qui a existé jusqu'au début des années 2000 mais qui a été supprimée pour des raisons de rentabilité.

Pour la présidente de la fédération patronale, il est temps de trouver des alternatives à la Nouvelle-Calédonie.

Que ce soit pour la banque, pour l'avion ou pour le bateau : c'est toujours la Calédonie! On pourrait sortir de cette spirale, en proposant de sortir, de partir par ailleurs

Marie FAUVEAU, présidente de la fédération patronale de Wallis et Futuna

JT du 22.05.2024

Le reportage complet d'Olivia Garett-Alais et Leone Vaitanoa:

©Wallis