Peut-être faites-vous partie des Aoûtiens ; c’est donc ce mois-ci que vous vous êtes octroyé (ou avez obtenu) une pause, des vacances, une période de congés, selon votre situation. Si tel est le cas, durant quelque temps, que vous voyagiez ou non, vous serez loin des tracas du quotidien et des obligations professionnelles... en principe.
Seulement voilà : les évolutions numériques compliquent notre relation au travail.
Quand le boulot nous rattrape
Imaginez-vous sur une plage, allongé sur le sable fin, profitant de la caresse chaude du soleil avec, dans les oreilles, le bruit apaisant des vagues.
Soudain, une sonnerie.
Le téléphone.
Un appel, une notification quelconque ou un e-mail.
Ce son familier vous ramène à la réalité.
En vacances ou pas, il est parfois difficile de se déconnecter complètement du travail.
Ne pas être contacté, un droit !
Face à cette réalité, la loi française a instauré un "droit à la déconnexion", en vigueur depuis 2017. Il s’agit d’un cadre légal pour protéger le temps de repos des salariés.
C’est le droit de ne pas être contacté, ou de ne pas être joignable, en dehors du temps de travail. Le droit à la déconnexion a vocation à protéger notre santé et à faire que l’on profite pleinement de nos repos et de nos congés.
Maître Chantal Beaubois, avocate
Pour garantir ce droit, les entreprises doivent prendre des mesures concrètes ; cela passe par des accords d’entreprise, surtout dans celles de plus de 50 salariés, ainsi que l’instauration de chartes.
Il existe des alternatives :
L’employeur peut mettre une option pour que les envois d’e-mails soient différés systématiquement. Il peut aussi fermer les serveurs. Il peut aussi vous demande la restitution des outils de travail pendant les congés, pourra assurer le droit à la déconnexion.
Maître Chantal Beaubois, avocate
Si ce droit n’est pas respecté, les risques pour le salarié sont nombreux : dépression, surmenage, fatigue, stress, épuisement professionnel.
Quant à l’employeur, il risque gros :
Pour l’employeur, il y a différents risques. Le premier c’est, bien évidemment, d’avoir à payer des dommages et intérêts à son salarié, pour manquement au droit à la déconnexion. Et puis, il y a les manquements aux repos hebdomadaires, aux repos quotidiens, ou à l’octroi de congés payés.
Maître Chantal Beaubois, avocate
Mais certaines situations peuvent justifier une interruption des congés. En effet, tout le monde n’est pas soumis au droit à la déconnexion.
Les cadres dirigeants ne sont aux réglementations relatives au temps de travail. Ils peuvent être sollicités bien au-delà des heures habituelles de bureau et à tout moment. Il y a aussi des secteurs d’activité particuliers, où on va avoir des systèmes d’astreinte, pour que les salariés soient joignables pendant leur temps de repos : l’électricité, l’eau, la santé, la sécurité.
Maître Chantal Beaubois, avocate
Dans les autres cas, vous devez savoir que vous n’êtes pas obligés de répondre au téléphone, ni de traiter des courriels, quand vous êtes off. Après, libre à vous d’en prendre connaissance, ou pas.