Corps démembré à l’îlet Coco : des habitantes de Saint-Benoît font part de leur colère

Des habitantes de Bras-Fusil font part de leur inquiétude après la mort de Christelle
Quatre jours après la découverte du corps démembré d’une femme à l’îlet Coco à Saint-Benoît, deux hommes ont été mis en examen hier, dimanche 28 janvier, pour meurtre et placés en détention provisoire. La victime, Christelle, était mère de deux enfants. Ce lundi 29 janvier, à Bras Fusil, quartier dans lequel elle vivait, la colère des habitantes est vive. Certaines se sont réunies dans les locaux de l’association Association Féminine de l'Est Contre les Traumatismes.

Deux hommes avaient été déférés devant le parquet de Saint-Denis, hier, dimanche 28 janvier, soit trois jours après la découverte macabre à Saint-Benoît. Le corps démembré d’une jeune femme, Christelle, 29 ans, avait été retrouvée à l’îlet Coco. Une enquête est ouverte pour assassinat et atteinte à l’intégrité d’un cadavre. Des faits d'une rare violence.

À Bras Fusil, où vivait la victime, un groupe de femme s'est retrouvé ce lundi matin, dans les locaux de l’association AFECT, pour dénoncer l'insécurité qui règne dans le quartier.

"Nou lé pas en sécurité dan Bras-Fusil, i faut nous bouge"

L’ambiance était pesante ce matin, dans les locaux de l’association AFECT à Saint-Benoît. Quatre jours après la découverte du corps démembré de Christelle, la dizaine de bénédictines est révoltée.

"Nou lé pas en sécurité dan Bras-Fusil, i faut nous bouge." s'exclame Gladys. Elle, comme d'autres femmes présentes, se dit indignée par la violence du meurtre.

C'est un zenfan domoun. I pourrait être mon sœur, mon cousine, mon nièce, mon famille ou mon camarade. Lé vraiment horrible.

estime une habitante du quartier

Âgée de 29 la victime était mère de deux enfants. Ses voisines la décrivent comme une personne "souriante et solaire". Elles ressentent le besoin de s'exprimer et faire "bouger les choses" dans leurs communes.

(Re)voyez le reportage de Réunion La 1ère :

L’émotion est toujours aussi forte à Saint-Benoît, après la découverte du corps mutilé d’une femme il y a quelques jours.

C'est vraiment un acte de barbarie. Le quartier entier lé sous le choc. I faut nout tout i koz, i fo pas nou la peur.

s'exprime une autre habitante

Un appel aux pouvoirs publics

Toutes espèrent que leurs paroles seront entendues par les pouvoirs publics, qu'elles souhaitent voir réagir. "On veut que les collectivités et les tribunaux nous entendent." explique Rolande Cazal, présidente de l'association AFECT.

Des groupes de parole seront formés tout au long de la semaine à Saint-Benoît. Une marche blanche en hommage à Christelle devrait être organisée dans les prochains jours.

Une mise en examen pour meurtre

Pour rappel, hier, dimanche 28 janvier, deux suspects sont passés devant le procureur, le juge d’instruction et le juge des libertés et de la détention. Ils ont été mis en examen.

Le principal suspect, avait reconnu les faits vendredi dernier. Le mécanicien aurait avoué avoir poignardé la victime après une violente dispute sur fond de trafic de drogue et de prostitution.

Les faits se seraient déroulés dans son appartement de la résidence "Prison Break", dans le quartier de Bras Fusil, à Saint-Benoît.

Il avait aussi indiqué aux gendarmes l’endroit où il avait dissimulé les bras et les jambes de la mère de famille, dans la petite ravine près du case de Bras Canot.

Il est mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire.

Le second suspect, lui, est mis en examen pour complicité d'avoir modifié une scène de crime et recel de cadavre. Il a lui aussi été placé en détention provisoire.