Crise du BTP : pas de consigne de vote de la CAPEB, mais des propositions pour les candidats aux Législatives

La CAPEB formule 10 propositions pour les candidats aux élections législatives 2024, mais ne donne pas de consigne de vote.
Alors que le secteur du BTP traverse une crise importante, la CAPEB formules 10 propositions qu’elle souhaite voir portée par les candidats à un siège à l’Assemblée nationale. Pas de consigne de vote en revanche, l’organisation patronale se dit apolitique.

Le BTP au cœur de la campagne électorale de ces Législatives anticipées, c’est le souhait de la CAPEB, qui demande aux candidats de faire de ses enjeux les leurs dans leur action future à l’Assemblée nationale.

Regarder le reportage de Réunion la 1ère : 

Législatives 2024 : pas de consigne de vote pour la CAPEB, mais des propositions aux candidats ©Réunion La 1ère
 

Pas d’appel au vote, ni à faire barrage

La Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment se définit comme le représentant d’acteurs économiques majeurs et affirme son besoin d’être " écoutée par les candidats " pour qu’ils " mettent en place des mesures pour sauver et faire fructifier la filière bâtiment ".

L’organisation patronale ne se prononce en revanche pour aucun candidat, ni même aucun camp.

Nous somme d’abord apolitiques. Nous sommes des acteurs économiques, nous créons de l’emploi et donc notre rôle c’est de faire des propositions et non pas d’appeler à faire barrage.

Cyrille Rickmounie, le président de la CAPEB

 

10 propositions aux candidats

La CAPEB formule 10 propositions à l’ensemble des candidats aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains. Deux lui tiennent particulièrement à cœur, à savoir l’adaptation des règles de représentativité des Très Petites Entreprises, jugées inégalitaires pour le moment, et le maintien de l’exonération de charges patronales appelé LODEOM, dispositif d’accompagnement de l’emploi auprès des entreprises.

La CAPEB demande également que des évaluations soient menées avant d’imposer de nouvelles normes, que l’accès direct à la commande publique soit facilité pour les entreprises artisanales du bâtiment, et notamment avec le maintien après le 31 décembre de la possibilité de commandes de moins de 100 000 euros sans appel d’offre, ou encore que les donneurs d’ordre publics allotissent et facilitent les groupements momentanés d’entreprises pour garantir leur accès aux marchés publics.

Les commandes publiques sont indispensables, elles représentent 82% de l’activité des entreprises de la CAPEB. Elle demande aussi le maintien des dispositifs d’apprentissage pour former les jeunes.

Ces mesures vont dans le sens du " maintien du plein emploi dans les entreprises, et du maintien de l’activité économique dans le bâtiment ". Un secteur en proie à d’importantes difficultés, comme l’ont souligné ses acteurs mobilisés en mai dernier.

 

Un secteur en crise

Le préavis de grève déposé alors a finalement été levé le 14 juin après plusieurs réunions en préfecture. Engagement a alors été pris d’injecter 146 millions d’euros au second semestre pour relancer la filière. Etat, Région et Département, notamment, devaient donc émettre très rapidement des bons de commande pour maintenir l’activité et ainsi soutenir le BTP.

La filière n’est cependant pas sauvée. Engagement a aussi été pris de mettre en place une charte des donneurs d’ordre accompagnée d’un comité de suivi.

 

Retraite incomplète des artisans et commerçants

La Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment insiste sur le fait que toute une génération de chefs d’entreprise, artisans ou commerçants, ne peut pas bénéficier d’une retraite complète parce qu’il n’existait pas de caisse de retraite pour les travailleurs indépendants dans les DOM-TOM. Ce n’est arrivé qu’en 1995 à La Réunion, explique Cyrille Rickmounie, le président de la CAPEB.

Vous avez toute une génération d’artisans et de commerçants à qui il manque 10 années de carrière pour avoir une retraite normale et complète, donc il faut un dispositif pour accompagner ces années blanches concernant les travailleurs indépendants.

Cyrille Rickmounie, le président de la CAPEB