Ils ont leur examens écrits en poche. Les élèves en classe préparatoire du lycée Jules Garnier de Nouméa, qui souhaitent intégrer une école d'ingénieur, doivent désormais passer leurs épreuves orales dans l'Hexagone.
Leur départ, initialement prévu vendredi dernier a été annulé. Il a finalement eu lieu ce mercredi 12 juin au soir. “C’est un départ précipité. On s’y attendait un peu mais ça fait toujours quelque chose de partir du pays et de quitter la famille. Mais c’est aussi partir pour mieux revenir”, révèle Gabrielle Aramoto, candidate au concours d’ingénieur.
"C'est stressant de le voir partir dans ces conditions"
Une étape déjà difficile de séparation entre les familles, d’autant plus douloureuse compte tenu de la crise qui secoue le territoire. “Vu la crise actuelle, c’est stressant de le voir partir dans ces conditions. On aurait préféré l’accompagner directement à l’aéroport”, regrette Edmond Mavounza, père de Matthieu, élève de Jules Garnier.
Après s’être enregistrés auprès des services de sécurité civile, les jeunes ont pris la direction de l’aérodrome de Magenta, puis l’aéroport de la Tontouta. Le parcours est laborieux, mais pour Michel Lehoullier, directeur de Jules Garnier, l’essentiel est que les élèves puissent passer leurs épreuves à temps. “C’est une belle histoire. Ils ont démarré leurs oraux le 13 mai au soir, jusqu’à 4 heures du matin. Le lendemain soir et le mercredi soir, pareil. Ils voyaient depuis leur fenêtre, Nouméa s’enflammer. Ça a été très délicat pour eux au niveau du concours”, explique le directeur de l’établissement scolaire.
31 étudiants en classe préparatoire ont déjà quitté le territoire, pour rejoindre l’Hexagone. Mais à ce jour, 51 jeunes attendent encore leurs billets d’avion.
Le reportage de Marion Thellier et Claude Lindor :