Crise en Nouvelle-Calédonie. Les structures touristiques de la province Nord toujours à l'arrêt, la deuxième économie du pays au plus mal

A l'hôtel Tieti, les tables et les chaises restent rangées faute de clients.
En province Nord, la grande majorité des structures touristiques sont toujours fermées depuis le début de la crise. Les hôtels n’ont plus de clients depuis la mi-mai et les approvisionnements ne sont pas assurés à cause des problèmes de circulation. Et le reste du territoire n'est pas épargné.

Plus de client dans les hôtels du Nord. Depuis déjà deux mois et le début de la crise, le secteur est à l'arrêt forcé. C'est le cas du Tiéti à Poindimié. "On est fermé à la clientèle. Il est stérile d'ouvrir dès lors que personne ne peut circuler librement, ça n'a pas de sens, détaille Yves Creveuil, son directeur. D'autant plus qu'on ne peut avoir aucun approvisionnement digne de ce nom, à cause des divers blocages çà et là. Ça nous a contraints à cette fermeture, hélas."

Aucune rentrée d'argent

Les petites structures sont dans la même situation, à l'image de l'auberge Timay à Touho. "C'est très compliqué. Depuis le 13 mai on n'a plus de client, confirme Stanislas Mazens, le gérant. L'établissement reste ouvert si besoin, s'il y a des personnes qui sont bloquées ou qui peuvent quand même venir à l'auberge. Mais malheureusement on n'a eu aucune rentrée d'argent depuis le début des événements. On avait des réservations jusqu'au mois de septembre, mais là, tout a été annulé. Depuis deux semaines, on a des appels qui annulent les réservations."

Même pas de clientèle professionnelle

Certains hôtels accueillent aussi en temps normal une clientèle professionnelle, comme le Colibri à Koné. "Pour l'instant on n'a ni les travailleurs, ni les représentants. On n'a que de temps en temps une chambre ou deux de passage", précise sa directrice, Wanlapha Hautcœur.

Et dans certains hôtels dans le Nord, il est tout simplement impossible de joindre l'accueil, plus personne ne répond au téléphone. Conséquence : de nombreux employés sont au chômage partiel.

Une situation difficile que traversent aussi les prestataires touristiques des Loyauté.

20 000 emplois directs ou indirects

Mais c'est bien tout le territoire qui est touché. Le secteur compte 20 000 emplois directs ou indirects. Des professionnels démunis malgré les dispositifs d'aide annoncés par les institutions. "Ce qu'il faut ce sont des aides qui permettent de payer les coûts fixes", explique Julie Laronde, directrice de Nouvelle-Calédonie Tourisme.

Soutenir les professionnels du secteur et restaurer l'image du territoire, ce sont les objectifs que se fixe l'agence Nouvelle-Calédonie Tourisme pour sauver la deuxième économie du pays. 

Le reportage de Marion Thellier et Franck Vergès :

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