La suspension de la ligne Nouméa-Tokyo inquiète la communauté japonaise qui travaillait régulièrement avec le Japon

Un avion d'Aircalin en escale à Tokyo, il y a quelques mois.
Aircalin assurait la liaison vers le Japon depuis plus de 20 ans. La rotation entre La Tontouta et Tokyo va être suspendue à partir du mois de septembre. La décision a un impact direct sur la communauté japonaise présente en Nouvelle-Calédonie.

Du miel, de la vanille ou du sel, autant de produits exportés par Taichi Furukawa par avion. En mars dernier, il était encore au Japon au salon Foodex, l'évènement majeur dans le secteur des produits alimentaires. Oui mais c'était sans compter sur la décision de la compagnie internationale Aircalin, de suspendre jusqu'à nouvel ordre, tous les vols vers et depuis le Japon. 


Une activité professionnelle plus compliquée

Désormais pour Taichi Furukawa, cet exportateur installé à Nouméa, faire connaître les produits du Caillou au pays du soleil levant sera plus compliqué.

Il faudra que j’exporte mes produits en transitant par Singapour, soit par l’Australie pour arriver au Japon. Le prix du fret coûtera le double. Les produits coûteront donc beaucoup plus cher et ce dont j’ai peur c’est que mes clients n’acceptent pas mes nouveaux devis.

Taichi Furukawa, exportateur vers le Japon

Si tel est le cas, les exportations s'arrêteront pour Taichi.

De son côté, Daisuke Ichiki, lui, se rendait au Japon plusieurs fois par an pour son travail. Directeur d’exploitation pour une grande marque automobile japonaise sur le territoire, sa manière de travailler va changer. “Il y aura la nécessité de me déplacer donc s’il faut, je me déplacerais vers l’Australie ou Singapour mais ça peut être un élément qui va influencer sur une décision de déplacement. Ça peut prendre plus de temps, ça va coûter plus cher parce qu’il y a moins de fréquence donc ça peut être plus compliqué après.”

Jumelage compromis avec la brousse

À La Foa, Fumi est restauratrice, du côté de Ouano et membre de l’association de jumelage entre la commune et Tsuruoka, une ville au Nord du Japon. Elle espère que les liens vont perdurer.

Ça a un peu coupé, on avait beaucoup de relations avec les deux villes. Chaque année, il y avait des gens qui allaient à Tsuruoka, d’autres qui venaient tous les deux ans. Les collégiens aussi ils y allaient et ça aussi ça va être compliqué de continuer”

Fumi, restauratrice

La fin de la liaison vers et depuis le Japon, c’est aussi la fin du tourisme nippon. Ils étaient plus de 20 000 par an avant Covid. Une reprise avait été observée l’an dernier, en 2023 avec un peu plus de 7000 visiteurs.