Crise sanitaire : le monde hippique en berne

Pendant la crise Covid, le monde hippique doit à la fois gérer les problèmes économiques et les animaux dont il a la responsabilité. Comment s'organiser dans de telles circonstances ? Exemple à La Gourmette, principale association du territoire.

Avec 351 licenciés et 62 chevaux sur son site dont 50 qui lui sont propres, La Gourmette est une importante structure sportive. Pour gérer son activité, elle s'appuie sur six salariés et un contrat à durée déterminée, ce qui fait presque d'elle une PME. Une équipe qu'il faut soutenir économiquement en cette période de crise, sans oublier d'aider les autres partenaires essentiels que sont les animaux. 

Les animaux doivent être entretenus par le personnel

Habituellement toujours sollicités, l'inactivité durant les périodes de confinements stricts les perturbe particulièrement. "C’est du vivant, il faut les soigner mais aussi leur apporter de l’amour et du travail. On ne peut pas d’un seul coup plus rien leur demander et après avoir des stages avec des enfants dessus toute la journée", explique Elise Artaux, cavalière et membre de La Gourmette.
Ces chevaux doivent pouvoir passer du temps dans les paddocks ou en liberté, mais aussi être régulièrement montés. Ils sont travaillés en longe par les encadrants ou mis au marcheur. Il est essentiel, chaque jour, d'entretenir ces véritables athlètes et de les réconforter pour atténuer le stress suscité par les reprises des activités.

La Gourmette a proposé un protocole validé par le gouvernement pour relancer ses cours. Ses chevaux sont de retour au travail et les membres de l'association ont eux aussi du pain sur la planche, notamment pour désinfecter le matériel. "Entre chaque heure d’équitation, on désinfecte avec des aérosols préconisés par la DASS et par le gouvernement. Il tue le virus mais ça a un coût, il faut qu’on les achète nous-même, et on ne sait pas leur réaction sur la peau de l’animal", expose Bruno D'Arcangelo, président de La Gourmette.

Des sociétés au bord du gouffre 

Sur le plan économique, les aides obtenues sur les précédentes périodes Covid ont été mises de côté. Si l’association parvient à s’en sortir, d’autres souffrent ou ont dû arrêter. La gestion de ces périodes est plus que délicate. "Notre voisin le plus proche, le Poney Club a dû fermer ces portes. Je suis aussi en contact avec une monitrice qui a son club à Pouembout depuis 2 ans, elle n’a pas eu le temps de se faire une bonne trésorerie donc malheureusement elle est sur le fil du rasoir." Des structures sportives qui doivent plus que jamais anticiper comme des sociétés les aléas sanitaires, estime Bruno d'Arcangelo, lui-même chef d'entreprise. Il est persuadé que d’autres épisodes Covid sont à venir.

Le reportage de Martin Charmasson et Laura Shintu :

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