CVC Foot met en image le football martiniquais (3/5)

Mathias (à gauche) est chargé de la réalisation. Inès (à droite) s'occupe de l'habillage. Le streaming va démarrer dans quelques minutes.
Suite de notre série consacrée aux passionnés de football local. Zoom aujourd’hui sur les Franciscains de CVC Foot. Depuis deux ans, l’association retransmet des matchs en direct sur internet.
Avec leurs tee-shirts rouges, ils ne passent pas inaperçus au stade Pierre Aliker de Fort-de-France. Les membres de CVC Foot s'affairent ce jour-là. Dans quelques minutes, ils seront en direct sur internet. Installer le matériel, fabriquer une antenne pour obtenir la 4G, vérifier que tout fonctionne, les bénévoles de l'association franciscaine connaissent cette routine depuis deux ans.

"On a six caméras, deux sur le stade, trois dans les tribunes, un plan large, un plan moyen et un plan sur les commentateurs", détaille Gérard Delem, le président de CVC Foot. "La sixième caméra vient pour faire les interviews en fin de match et à la mi-temps. C'est une caméra HF". Il y a aussi aux commentaires Eddy Giboyau de Martinique Football et Mathurin Mayoulika de France Antilles. On retrouve également Mathias à la réalisation ou encore Inès à l'habillage. "J'affiche tout ce qui concerne le match, c'est-à-dire le score, le chrono, les buteurs, les compositions". Pour ce jour de finale du Tournoi des 4, le dispositif est exceptionnel.

Un travail de bénévoles


La web TV CVC Foot, c'est une quinzaine de bénévoles. Certains sont des professionnels. Les autres ont dû apprendre. "C'est venu petit à petit", raconte Carole, qui est derrière une caméra, tout comme son mari d'ailleurs. "On a voulu être formés. On est partis en formation. On a appris à cadrer, à filmer, dans des conditions assez difficiles".

"Ça coûte de retransmettre un match"

Évidemment, on est loin de la réalisation des grandes chaînes de télévision. Mais avec ses petits moyens, CVC Foot s'en sort bien voire très bien, ce qui donne envie d'aller encore plus loin comme acheter des caméras avec de meilleurs zooms ou encore utiliser les ralentis. Mais pour cela, il faut de l'argent. "On n'a pas de fonds suffisants pour faire ce que l'on voudrait", reconnaît Carole. Selon Gérard Delem, il faut compter 2 000 euros pour retransmettre un match.

"Celui aime le football viendra supporter son club" (Gérard Delem)


Cyclisme, basketball, tennis, le principal terrain de l'association franciscaine est celui du football. "Il y a beaucoup de supporters de Paris, du Réal. On avait envie que l'engouement qui existe pour ces équipes existe pour notre football local. Les clubs martiniquais n'avaient pas cette notoriété-là parce qu'ils n'étaient pas suffisamment vus", explique Carole. "On a constaté qu'il n'y avait plus de spectateurs dans les stades. On s'est dit "Pourquoi ne pas faire quelque chose pour les ramener ?", insiste Gérard Delem.

Pendant la retransmission, la concentration est de rigueur.
Mais si les matchs sont diffusés sur internet, pourquoi se déplacer dans les stades ? "Quand on est spectateur, on l'est. Celui qui aime le football, qui aime son club, viendra supporter son club", répond le président de l'association. Retransmettre les rencontres, "ça sert à revoir le match. Par exemple, l'entraîneur de la sélection m'a dit : "J'ai pu revoir le match, j'ai constaté-ci, j'ai constaté-ça". À croire qu'un marché médiatique existe pour le football local.