"Non au dégel du corps électoral.” Ce lundi, au Mwâ Kââ, les mouvements indépendantistes du pays brandissent les mêmes messages que lors de la marche organisée par la Cellule de coordination des actions de terrain, le 28 avril.
Une nouvelle mobilisation est prévue ce mardi 2 avril, jour du vote solennel du Sénat sur le projet de réforme du corps électoral calédonien aux provinciales. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, demande une deuxième lecture. Les indépendantistes, un retrait du texte.
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"On est ouvert aux discussions mais on ne discutera pas n’importe quoi”, lance Victor Wejieme, porte-parole du parti travailliste. Pour une partie des militants, réunis après le 42e congrès du FLNKS, l’élargissement des listes électorales provinciales aux résidants de plus de dix ans risque de remettre en question le rééquilibrage obtenu lors des accords de Matognon-Oudinot et de Nouméa.
Une mission de dialogue à nouveau demandée
Victor Wejieme, par exemple, souhaite “que le pays se construise dans la reconnaissance du peuple kanak”. Il appelle également de ses vœux "une mission de dialogue qui parle au nom des Français, mais plus Monsieur Darmanin. Il nous fait tourner en bourrique, ça ne marchera pas comme ça.”
Aujourd’hui, les choses sont en train de se crisper parce qu’on a un gouvernement français qui est sourd et qui reste sourd à nos revendications
Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne
Du côté non-indépendantiste, le député Nicolas Metzdorf (Loyalistes, Renaissance) envisage de faire amender le projet de réforme du corps électoral lors de son examen par l’Assemblée nationale. Objectif : modifier la répartition des sièges au Congrès en même temps que le corps électoral. Quitte à renvoyer la réforme constitutionnelle à la case départ et risquer de retarder les provinciales.
Le reportage de Natacha Lassauce Cognard et Nicolas Fasquel :