Les moustiques piquent aussi le porte-monnaie !
Les auteurs d'une étude publiée au premier semestre 2024, dans la revue Science of The Total Environment, ont fait le calcul. Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) s’en est fait écho, dans les colonnes web de son journal, le 15 novembre dernier.
La plupart des 3.500 espèces de moustiques qui existent dans le monde sont indispensables dans les écosystèmes.
Mais certaines pèsent aussi sur les finances. C’est ainsi qu’en 45 ans, entre 1975 et 2020, les dépenses en lien avec deux types de moustiques en particulier dépasseraient les 95 milliards de dollars US.
Cette nouvelle ne devrait pas laisser les Guadeloupéens indifférents, car les deux coupables, Aedes aegypti et Aedes albopictus, sévissent dans l’archipel. Le territoire est d’ailleurs en phase épidémique de dengue, depuis mi-novembre.
Des frais de santé qui peuvent s’étaler sur plusieurs années
Si l’épidémie de dengue en cours inquiète, c’est parce que la population locale n’a pas encore été massivement exposée au sérotype actuellement majoritaire. Elle est donc moins "immunisée collectivement".
Mais la dengue n’est pas la seule maladie à laquelle le territoire, comme d’autres, est confronté. Les moustiques vecteurs de ce virus propagent également le chikungunya et le zika.
Et l’estimation de 95 milliards de dollars de frais de dépense de santé est sous-évaluée, dans la mesure où les pays ne publient pas tous des statistiques ; les coûts ne sont pas toujours documentés.
Les coûts analysés sont directement imputables aux symptômes des maladies transmises. Par exemple, une femme enceinte malade du Zika peut avoir un enfant avec une microcéphalie, une pathologie grave nécessitant une prise en charge lourde toute au long de la vie.
De maigres bienfaits
Toutefois, d’autres moustiques embellissent le tableau, même si les bénéfices sont difficilement estimables.
Notons qu’au stade larvaire, ils dégradent les nutriments dans l’eau et participent au cycle de l’azote. De quoi éviter l’accumulation de matière et leur pourrissement dans les flaques. Aussi, ils contribuent à réguler certaines populations animales, grâce aux maladies qu'ils transmettent.